20
mai
2008
Le corps est au départ de tous les développements. On partira donc du corps pour construire la charpente ostéo-articulaire qui sous-tend la posture. La détente est l’outil fondamental pour achever l’ouvrage, on laissera l’effet de la pesanteur s’exprimer le plus profondément possible sur toutes les masses corporelles suspendues. On alignera les segments en récupérant toutes les forces qui tendent à se désaxer. Plus on donne à la terre, plus on profite, par l’élasticité cellulaire, d’une force en retour pour ériger la stature.
Le souffle, évident dans l’air respiré, vient compléter cette dynamique en gonflant/dégonflant le mannequin; le soufflet diaphragmatique actionne la pompe qui anime et donne l’allure à tout le corps, des orteils jusqu’au bout des doigts. Plus subtil que l’air, l’esprit insuffle les mouvements et porte le geste par l’intention, l’idée qui donne sens à la forme. Le QI ou énergie naît de cette opération du corps et de l’esprit, mariés dans le souffle.
La personne est concernée dans son ensemble, des pieds à la tête, du plus solide au plus subtil et du plus intime au plus apparent. La rencontre de l’autre, partenaire ou opposant vient consolider ou infirmer la belle construction entamée dans le travail individuel.
Un temps nouveau s’ouvre dans la fidélité à l’exercice. Temps suspendu où le chemin méditatif donne sur des horizons insoupçonnés, des sens inouïs et des mots inédits. Travail de mémoire où l’on trie dans les sédiments déposés à notre insu, ce que l’on désire garder et ce que l’on abandonne pour renouveler la conversation avec la vie.
Publié par Jean-Luc dans Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): Réflexions personnelles, Souffle
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20
mai
2008
Tai Ji Quan, l’appellation ne gagne pas à être traduite. « Boxe du grand faîte » ou « poing du Taiji » sont peu évocateurs.
TaiJi est un concept unifiant qui évoque le principe directeur, l’un, le tout ou la globalité d’une situation.
Quan a à voir avec l’empoignade, jeu ou combat. En pratique, le TaiJi s’exprime dans la dynamique yin/yang où des forces rivalisent, s’opposent et se complètent en un harmonieux déséquilibre perpétuellement ajusté. Pratiquer le Taijiquan, c’est chercher à harmoniser la complexité par la connaissance des relations et des variations yin/yang. La méthode est celle du combat et de ses imprévus. Concilier l’esprit et la méthode forme l’art martial.
Art martial – référence à la confrontation. Stratégie et tactique s’y retrouvent. L’excellent stratège gagne sans livrer bataille car il peut suivre le mouvement des souffles avant qu’ils ne s’expriment dans l’évènement et toujours choisir la position avantageuse qui met l’adversaire potentiel » hors combat ». Cette culture de l’efficience passe par la préparation physique, psychologique et intellectuelle dans l’expérience et l’entraînement.
La peur, la douleur et l’urgence font « perdre les pédales » alors, le Taijiquan les prend à la racine, en travaillant au corps les traces de ces poisons. La détente et la juste tension au lieu de la crispation; le centrage et la cohérence face à l’éparpillement; la mobilité et la lenteur pour aller vite et en douceur. Les opposants au bonheur sont parfois au-dehors mais toujours d’abord, quelque part en nous; L’exercice passe par le plaisir d’être soi et de rencontrer l’autre avec cette qualité inventive qui invite à l’inattendu loin du prêt-à-porter et à-penser.
Publié par Jean-Luc dans Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): Arts, Réflexions personnelles, Tai Ji Quan
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