juin
2014
Aux Ateliers de LA Main Franche, le QIGong parle français N°2
Le Qi gong pourrait être l’art de sentir, de se sentir et partant, de mieux sentir et ressentir les choses.
Se sentir, en voilà une question !
Comment faire ? Je suis tellement confondu avec mon monde.
Je peux me connaître et me reconnaître de l’extérieur en voyant les traces laissées sur mon passage – vêtements, photos, fonctions, relations…
Je peux aussi dire « je me sens bien ou mal » me référant à l’aise ou au malaise.
Le propos QiGong est d’affiner les sens pour éveiller la sensibilité, l’émotion et la sensualité.
Mais les sens s’arrêtent facilement aux contours, à l’apparence. Mon image et mes formes, mes bruits et mes mots, mon odeur et mon goût m’informent mais il faut aller plus profond et changer de point de vue.
Partir de l’intérieur. Cela s’appelle l’écoute intérieure, le retournement des sens ou la méditation.
A l’intérieur, ça bouge, ça respire et circule ; il y a du mouvement, il y a de l’espace.
La sensibilité à soi-même fait partie de notre bagage sensoriel, elle est même au départ de la conscience de soi, une référence stable et persistante pour tous les événements de l’existence.
Elle se développe et permet, dans les limites de la culture une identification progressive de soi. On peut alors se raconter, s’identifier dans le récit de sa existence.
Une fois informé , on choisit d’éduquer ce sens interne et de l’affiner en s’écoutant fonctionner c’est-à-dire en prenant le temps d’infuser, de résonner, de ressentir.
On devient plus conscient du fait que la matière première de notre rapport au monde c’est nous-mêmes.
Notre perception du monde reste toujours marquée par ce que nous percevons de nous-mêmes.
Depuis l’origine nous interprétons, nous créons et croyons le monde.
Le quotidien sanctionne l’adéquation de notre interprétation et, si nous acceptons la remise en question, nous tendons vers plus d’objectivité.
Mais, l’expérience est biaisée par la culture dans laquelle notre esprit a éclos. Pour continuer la maturation, Il nous faut encore prendre nos distances pour sortir du cadre normatif dans lequel nous avons été pensés avant que de penser. Restaurer l’écart pour sortir des préjugés, du prêt-à-porter et à se comporter.
Se régénérer à la source invite à retrouver le non-prévenu et l’inattendu dans ce que l’on connaît déjà. La curiosité invite à l’aventure, il y a de l’étrange dans le presque rien et seule l’in-expérience ouvre à l’expérience.
L’esprit peut alors choisir d’entrer en conversation personnelle avec le monde et les autres sur le mode créatif.
L’invention de soi ne part pas de rien, elle fait l’inventaire, trie, découvre, rejette et conserve pour associer de manière inédite.
Le Qigong n’est pas un produit fini, une suite d’exercices, une recette de bonne santé mais une incitation à savourer et à partager la formule unique de notre présence au monde.