20
octobre
2014

Vive le QiGong libre

Vive le Qi Gong libre !

La tendance actuelle est d’associer QiGong et médecine chinoise via la théorie des « 5 mouvements, des méridiens et des points «

Il me semble que – cultiver l’énergie – c’est d’abord faire le tri entre ce qui nous réjouis, nous réconforte et nous dynamise et d’autre part, ce qui nous pompe de l’énergie, nous attriste ou nous affaiblit.

Ensuite vient le temps de la pratique, seul et/ou en groupe pour trouver son style et s’entraîner.

De ce point de vue, la culture de l’énergie appartient à tout le monde.

Bien sûr on sait le terreau chinois qui a produit le concept de QIGong mais il n’y a pas lieu d’enfermer les pratiques sous une appellation contrôlée exclusive «made in modern China».

L’antique appellation «YangShen» – entretien de la vitalité – couvre le champ bien plus vaste du bien vivre.

Un peu d’histoire.

Des textes produits dans le premier quart du XXè , – explications subtiles sur le QiGong de Zun Wozhai et les procédés thérapeutiques du QiGong de Dong Hao sont à l’origine de la discipline QiGong moderne qui a pris son expansion vers 1950 en regroupant des techniques martiales, gymniques, respiratoires ; des techniques de visualisation, de concentration aussi bien que de la transe, de l’hypnose, de la magie et et de l’illusionisme.

– voir Catherine Despeux in – le QiGong, une expression de la modernité chinoise. –

Le QIGong moderne s’est développé sous Mao, un QiGong de santé conduit par la personnalité de Liu Guizhen (1920-1983)

qui sortit le QIGong antique de son contexte religieux et privé pour le mettre au service de l’état et du peuple.

De 55 à 60 fleurirent des centres de soins et de développement du QiGong qui disparurent cependant dans les massacres de la révolution culturelle.

Ce n’est qu’en 1980 que le gouvernement remis à l’honneur QiGong, Taichichuan et médecine traditionnelle.

Cette promotion fut l’occasion pour la Chine moderne de se distinguer de la culture occidentale et d’asseoir son leadership en ce domaine :

Il n’est de Qigong que Chinois et moderne.

Or, QiGong, TaiJiQuan et médecine «traditionnelle» ont diffusé largement dans le monde et se sont adapté à tous les terrains et tous les milieux.

La diversité des sources d’inspiration a conduit à des classifications

par exemple :

QiGong dur / QiGong souple – le premier à caractère martial – bris de pierre à mains nues,

résistance à la frappe, à la pénétration d’une pointe… repris sous l’appellation générique de WaiGong – pratique externe.

en contraste avec le Nei Gong, pratique interne qui reprend lui toutes les autres formes de QiGong.

On y distingue le JingGong, mise en oeuvre du souffle dans la quiétude et le recueillement ( assise méditative, Nei gong)

de la mise en oeuvre du souffle en mouvement de type éducation physique – DaoYin et en mouvements spontanés comme dans l’extase et la transe.

Dans cet ensemble, on peut, en outre reconnaître les courants boudhistes, taoïstes, confucéens, médicaux ou martiaux

ainsi que les pratiques populaires des exorcistes et sorciers.

Merci à la Chine d’avoir ouvert un vaste champ d’exploration et d’exploitation mais non à la tendance actuelle qui voudrait normaliser et monopoliser ces pratiques.

Il m’importe de dire clairement que le bien-être que l’on peut trouver dans une pratique énergétique

n’est en aucun cas limitée à l’expression moderne de la théorie des 5 mouvements/ 12 méridiens.

La créativité part de la recette qui allie une intention ( un propos) à une sensibilité ( écoute et ressenti ) à une posture, un geste ou un mouvement.

Le corps tel qu’il se présente au moment de l’entraînement sera le lieu privilégié pour mettre en oeuvre l’exercice.

A vous donc et à chacun de choisir et/ou de combiner les temps méditatifs, la relaxation, les étirements, l’écoute intérieure, la créativité martiale ou dansante pour faire fleurir ce qu’il ce qu’il y a de beau, de bon et de fort en soi pour une vie plus agréable et une société plus douce.

Jean Luc – namur – octobre 2014