9
février
2015

Corps visible / corps invisible

 

 

Apparent / caché , visible / invisible, explicite / implicite.

Encore une variation Yin/Yang dans l’univers TaiChi.

C’est simple – ce que l’on voit est en relation intime avec ce que l’on ne voit pas.

Ainsi du corps, du geste et du comportement, on ne voit pas tout ce qui est caché dedans !

 

En route vers l’invisible !

TOUT COMMENCE AVEC TOI, LE CORPS EST PREMIER, il est au départ de l’exercice.

Dans ce sens, le corps ne se limite à la compréhension usuelle, il est l’ensemble de nos facultés, de nos possibilités et de nos ressources, celles que l’on sait comme celles qu’on ne sait pas.*

On est visible dans une manière d’être là, une présence dont le corps témoigne.

 

Celui que l’on voit agir, bouger ou se tenir tranquille est animé par des forces invisibles.

Dans cette perspective, l’exercice conscient devient un choix, celui d’une auto-éducation pour repenser les habitudes et les croyances dont nous sommes faits et installer un mode de comportement plus en accord avec ce que l’on aime et choisit.

 

Apparent / caché , visible / invisible, explicite / implicite.

Voici quelques repères

Sous la peau, le squelette.

La charpente osseuse, solide, vivante nous ancre dans la matière.

Sa structure, l’ensemble des éléments qui la compose est ordonné en fonction des forces et des charges qu’elle porte ou contient.

– Allongé au sol, on s’abandonne à la pesanteur, la charpente n’a rien à porter, elle repose.

-Debout, elle doit s’aligner dans la verticale pour tenir, des pieds à la tête.

C’est un acte de résistance et un exercice minutieux qui invite à la fois à l’abandon et à la tenue.

Entre le poids qui chute et la beauté qui tend vers la lumière on oscille autour d’une fugitive stabilité.

-En mouvement, elle cherche des appuis pour les forces qui la mobilise.

Cela met en évidence des zones clés : les pieds et le bassin, la colonne vertébrale et le port de tête qui forment les repères osseux du mouvement Taichi.

 

Au plus intime, la pensée.

L’esprit, la pensée, l’intention, le propos, l’idée… le système nerveux véhicule ses informations dans tout l’organisme.

Cela se traduit toujours, en fin de compte en contractions/ décontractions, mise en tension/détente pour ouvrir ou fermer, tenir ou lâcher…

  • Les muscles squelettiques mettent la pensée volontaire en acte quand, hors conscience, la musculature profonde ajuste le tonus postural
  • et que le système nerveux autonome maintient la stabilité du milieu intérieur qui permet la pensée.

Ainsi l’esprit s’enracine dans des dynamismes cachés en profondeur pour rayonner en pensées et gestes.

 

Entre les deux, le souffle régulateur

Le diaphragme s’active, il s’abaisse et appelle l’air, les poumons se gonflent puis se détendent- l’air rentre et sort.

Le mélange au sang et diffuse partout pour nourrir et nettoyer bref vivifier toutes les cellules.

 

Dans ce ternaire – Pensée – Souffle – Geste,  les forces internes se conjuguent.

L’intention mobilise, elle suscite l’énergie dans les cellules et allume des circuits neuro-musculaires en réponse aux sollicitations internes et externes.

Moteur médian, le souffle assure la cohérence entre le haut et bas, il ceinture et  gère la diffusion de l’énergie dans tout l’organisme.

Les forces prennent appui dans l’os, au sol et au fond du bassin, elles se propagent en suivant l’axe vertébral et fleurissent dans le geste, le regard et la parole.

Quand l’os est l’ancrage de l’esprit et le lieu du souffle,  intérieur et extérieur restent en harmonie.

 

* voir J-F Billeter in leçons sur Tchouang tseu chez Allia.

 

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