24
décembre
2020
video 1 du 22 novembre 2020
https://www.facebook.com/jeanluc.perot.3/videos/2051072521695773
La posture, et l’allure.
On parle peu au cours de TJQ, je propose des images, des mots et des phrases pour accompagner le mouvement pendant la pratique mais on n’a pas le temps d’en discuter.
Avec les vidéos j’essaye de maintenir la motivation malgré l’interdiction de pratique en commun. S’exercer seul est une invitation très dépendante du désir de chacun de mettre en oeuvre ce qui l’a touché.
Alors, je me propose de clarifier mes mots, de faire entendre ce que je sens derrière ce que je dis .
J’ai retrouvé cette réflexion de Jean-Paul Sartre dans un texte de Michel Onfray “l’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. “
Cela me donne envie de la reformuler en disant “qu’as tu fait de ce qu’ON voulait faire de moi”
Ce ON, c’est l’époque, la société, la généalogie, la famille et sa culture bref tous les conditionnements constitutifs de mes croyances, de mes valeurs et de mes horreurs, de mes habitudes, de mes plaisirs et de mes souffrances.
Que faut-il donc pour avoir envie de changer ?
Une dose suffisante de mal-vivre, un choc brutal et/ou l’émulation apportée par des modèles, des amis, des lectures, des histoires ou des actes…
Bref, un jour… on a envie de changer et de faire le tri entre ce qu’on a mis dans notre sac et ce que l’on désire garder, entre ce qu’on subit et ce qu’on choisit pour orienter notre existence a quotidien.
Au centre de l’aventure, notre présence très concrète et très concrètement inscrite dans une posture et une stature.
Voilà par quoi on peut commencer !
Entre corps et réflexion s’installe le dialogue, nos pensées nos émotions, nos sentiments et nos comportements se répondent, ils résonnent les uns sur les autres.
Ma proposition part du corps et du souffle.
Elle invite à entrer dans l’expérience de soi.
Voici une courte vidéo 15’ à ce propos
Dans la pratique Taiji/QiGong, beaucoup de références implicites s’accumulent. Je veux les expliquer formellement et, je le souhaite, vous impliquer dans les explications.
Parlons donc de la triade – Posture/stature, allure et signature.
Et D’ABORD
- La posture et la stature, entre attraction terrestre et attraction solaire.
AVANT TOUT, il convient de s’arrêter. et de se poser ensuite.
Il s’agit de s’exposer càd de se donner à voir à soi-même et aux autres en assumant sa vulnérabilité.
On laisse tomber le faux-semblants, les attitudes affectées, on abaisse la garde pour entrer dans l’exploration de soi, là en simple posture debout.
Il s’agit d’aller en reconnaissance du terrain en le parcourant des pieds à la tête.
Ce peut-être une épreuve, on s’éprouve avec le désir de se connaître par expérience personnelle en sortant de l’habitude, et des images intériorisées (nos croyances sur ce qu’il faut être) ainsi que des commentaires d’autrui ( souci de conformité). L’ensemble étant le plus souvent inconscient ou, du moins actif à notre insu.
Cette posture est une recherche d’équilibre entre tenue et relâchement, entre tension et détente. L’équilibre résonne avec l’harmonie, càd l’articulation souple de tous les éléments et de tous les relais qui influencent notre posture au quotidien et dans la vie.
- Tiens-toi droit ! l’injonction est heureusement moquée dans son aspect ostentatoire, emprunté et figé par un excès de maintien contrôlé. Le redressement actif à l’inverse, signe l’ouverture, la franchise et l’affirmation de soi. Il s’accompagne de la détente nécessaire à l’ajustement des tensions en perpétuel remaniement. Tenir debout est en effet, un acte de résistance face à l’attraction terrestre et à la chute des corps. Le corps vivant est constamment animé par le souffle, les pensées et les émotions, constamment tiré vers l’extérieur, poussé à agir.
On sera attentif au placement du corps comme à l’abandon des tensions excessives. L’étirement et le bâillement sont un bon moyen de sortir de l’engourdissement et du repli sur soi.
- De haut en bas et de bas en haut, on questionnera : le port de tête, le placement du regard, la détente des mâchoires et de la gorge ainsi que la détente des épaules qui dégage le cou
- L’alignement à l’aplomb du sommet et au centre des appuis au sol. La suite vertébrale est comme suspendue par le sommet, elle s’étire et se reflète dans l’alignement sternum, nombril, symphyse pubienne. Un axe central, virtuel se dégage dans cette expérience posturale.
- L’étalement des pieds au sol, orientés droit devant avec un plein appui et un appui plain : contact léger des talons et bon déploiement de l’avant-pied qui permet la pose des doigts et des pulpes ainsi que le contact de la racine méta-tarso-phalangienne des orteils.
- le centrage antéro-postérieur fait que les rotules restent libres et mobiles, l’articulation du genou n’étant pas verrouillée en extension par un déséquilibre arrière.
- Les hanches s’inscrivent dans l’alignement global, les fesses détendues ne sont pas en arrière pas plus que le bassin n’est poussée un avant. la conscience de l’articulation coxo-fémorale, au creux du pli de l’aine permet d’ajuster le placement.
Du point de vue relationnel, celui de notre rapport au autres et à la vie, la rectitude de la stature n’est pas sans rapport avec une droiture intérieure. Rien à cacher, la stature redressée en impose quand on est bien posé, sans surenchère. Elle témoigne d’une disponibilité à l’événement , sa neutralité est ouverte sur le mouvement, à l’adaptation à la situation changeante.
C’est dire que l’ajustement postural est un chantier perpétuellement ouvert. Notre relation à la vie étant tellement imprimée dans nos corps, dans la charpente ostéo-articulaire comme dans le tonus musculaire, dans notre respiration comme dans la circulation de l’information, circulation en nous mêmes comme nous circulons dans le monde.
La conscience posturale s’exerce en toutes occasions
– assis, le cul devient le fondement sur lequel se construit le redressement,
– couché, allongé sur le sol ou sur le lit, il est aisé de repérer les points de contact et la pression des appuis pour soigner l’alignement et développer la posture en hauteur, les pieds poussant vers la bas tandis que la tête pousse vers le haut; en largeur, une épaule poussant vers la gauche quand l’autre pousse vers la droite ; en profondeur entre l’appui dorsal qui s’enfonce dans le sol et la façade antérieure qui tire vers le plafond.
La posture et la stature sont donc au fondement de nos exercices Taiji/QiGong
Du point de vue du souffle, le redressement assure le dégagement du diaphragme au centre des échanges entre le haut et le bas, entre le centre et la périphérie du corps comme entre l’intérieur et l’extérieur. Nous en reparlerons dans la prochaine video consacrée à l’allure.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
24
décembre
2020
https://www.facebook.com/groups/1642167209298953
3. Du style et de l’allure !
On pressent le changement de registre, on passe des références posturales au souffle.
De l’air, de l’air oui mais… de quoi ai-je l’air ?
- à bout de souffle, sans voix, déprimé et sans allant
- ou bien gonflé à bloc, en pleine forme.
On verra les développements de l’allure en rapport avec l’air que l’on a et le style des différents régimes d’activation
mais,
Arrêtons-nous d’abord sur le souffle, le vent, l’air
La respiration, l’oxygénation est au centre de notre vitalité, nous fonctionnons à l’oxygène pour produire de l’énergie.
Entre l’air conditionné et l’air libre, je respire et m’exprime.
DONC, Spirons et re-spirons
La respiration paisible c’est celle qui convient au repos, à la sieste ou au dodo.
La ventilation est de faible amplitude, le ventre détendu oscille au gré du souffle.
Parfait mais en posture debout, prêt à l’action la respiration devient dynamique, il y a de la tenue vigilante; le diaphragme s’active ! En effet ce muscle s’il fonctionne de manière autonome répond aussi à volonté. On le contracte ou le relâche comme on le fait d’un doigt.
Le souffle dynamique est une auto-éducation (ré-éducation) qui s’exerce intentionnellement, comme tous nos gestes.
L’idée de la détente globale est toujours présente mais on va concentrer son attention sur le diaphragme.
Les ouvertures et tuyaux de la bouche, du nez et trachée sont simplement ouverts laissant passer le flux d’entrée ou de sortie.
La poitrine est détendue et du fait du grandissement postural, le ventre est légèrement tenu; la façade antérieure est immobile de sorte que l’effet de l’inspiration se fera sentir dans la région lombaire et le bas de la cage thoracique, en arrière et latéralement.
Cette sensation répond bien à l’idée “d’avoir les reins solides”.
Voici un Petit protocole pour sentir ce placement du souffle : “ imagine qu’à l’inspire, tu gonfle un ballon dans ta poitrine. Fais de même sans laisser le ballon s’expanser et tu sentiras que l’expansion se déplace vers le ventre. De même, ne laisse pas le ballon abdominal s’expanser vers l’avant et tu sentiras que le ballon se développe, plus discrètement vers les flancs et la région lombaire. C’est cette dynamique que l’on propose en posture redressée.
La sortie de l’air pourra être passive quand on relâche le diaphragme ou bien conduite pour vider davantage avec une petite contraction des muscles des flancs, au niveau de l’épigastre.
Cette dynamique respiratoire est un exercice fondamental dans la sagesse dansante, la chorésophie de Raji et Yumma.
Mais, faisons bien la différence, le propos actuel concerne le TaiJiQuan.
Entrainement en posture statique :
debout, assis ou même couché, tenez bien l’auto-grandissement, ne vous écraser sur l’expire.
On active le soufflet en jouant de variations rythmiques cadencées.
Le premier temps est toujours accentué, que l’on commence par l’inspire ou l’expire puisque, de toutes façons on jouera des deux formules.
une entrée longue et une sortie longue
une entrée et une sortie explosives
une entrée longue, sortie explosive
et l’inverse.
Raji propose une gamme dont vous trouverez traces et développements sur youtube, cela vous donnera peut-être l’envie de participer à des formations voir www.rajimudra. com .
Dans nos pratiques, cette dynamique respiratoire en cycles longs, peut-se mettre au service d’une approche méditative connue, dans les cercles Qigong – Nei Gong comme la respiration de la petite révolution (orbite) célèste en suivant les axes Du mai/Ren mai.
S’y ajoute alors l’intention de faire remonter l’énergie du fond du bassin vers le cerveau ( sommet de la tête ou épiphyse), à travers la moelle épinière en utilisant la pression inspiratoire. Sur la récolte, on aspire le plancher pelvien et le nombril pour “pousser” la sensation dans le canal vertébral et la tirer vers le sommet jusqu’à la région frontale (3ème oeil) avant de redescendre sur l’expire par la façade antérieure en passant par le coeur et le sourire, grand transformateurs des énergies indûment figées.
DONC la posture et la stature puis l’allure animée par le souffle.
Entre le premier inspire et le dernier soupire le souffle donne de la voix, l’air permet la chanson et la chanson donne de l’allant.
le souffle peut alors être sonorisé, à la sortie comme à la rentrée, les voyelles se prêtant bien à la vocalisation.
Pour libérer le geste vocal, je propose la roue des
a – è – é – i – u – ou – au – o, cycle que sur le modèle des roues à mémoire, on peut décliner en partant successivement des différents sons.
Donc les spirales d’entrées, sorties du souffle pourront jouer de ces sons – O/é – A/é – I/é… à vous de jouer.
Par ailleurs les consonnes l,m,n viendront aisément à la bouche mais aussi, par jeu, les variations p,t,k et b,d,g et ch,f,s et j,v,z. (voir sur internet le grand nombre d’exercices de parole et de chant)
Nous parlerons d’allant et de mouvement dans la prochaine conversation.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
19
décembre
2020
VIDEO 2 – L’ALLURE
https://www.facebook.com/jeanluc.perot.3/videos/2072391819563843
2ème station de la promenade commencée avec le déploiement vertical entre attraction terrestre et attraction solaire, arrêtons-nous sur le point de vue horizontal : On est debout au centre du terrain qui s’étend tout alentour.
Par où aller ? à quelle allure ?
…Comment allez-vous? Il paraît que la question était initialement “comment allez-vous à selle ?” Aucune contradiction, le mouvement caractérise le vivant, qu’il s’agisse du péristaltisme intestinal, du battement du coeur ou de l’élan du geste : Ça marche !
une petite recherche étymologique nous confirme la relation au mouvement, marche et déplacement avec les racines latine de ire – j’irai, nous irons ; de vadere – je vais, tu vas, je m’évade, un va et viens ; de allare ou ambulare – j’allais, je déambule , j’ai de l’allant…
Mais avant d’envisager les gestes ou les déplacements, intéressons-nous au mouvement à l’interne et d’abord au souffle de la respiration qui nous donne un accès privilégié à ce qui se passe à l’intérieur et cela nous permettre de souligner de la posture/stature redressée.
Debout donc, au sein d’une bulle d’air qui nous entoure de toutes parts.
Cette masse d’air alentour fait pression, elle nous comprime.
On résiste à cet écrasement par le redressement de notre charpente et le déploiement de notre stature.
Mais on résiste et persiste aussi par le souffle : l’air en dedans fait pression à l’intérieur, il nous gonfle, nous donne forme et nous informe.
On parlera de respiration plus tard, sur l’heure, revenons-en à la posture/stature.
D’expérience, on sent que le fait de se redresser, de se grandir dégage les espaces intérieurs. On s’étire et on baille, on s’étend pour retrouver du volume, de l’attention et du courage. C’est un besoin.
Vu de l’intérieur le redressement met en évidence la dégagement de tous les organes internes qui, d’une manière ou d’une autre sont suspendus à la base du crâne et à la colonne vertébrale.
Contrairement à ce que l’on voit de l’extérieur, le corps n’est pas un empilement d’éléments des pieds à la tête mais une suspension de la tête aux pieds . étrange !
Pour simplifier :
à l’intérieur, tout est emballé dans des enveloppes, des membranes et des sacs de tissu conjonctif, renforcés par des ligaments et tendons
L’ensemble est repris sous l’appellation générale de fascias.
Ainsi le fascia cervical suspend les tubes et tuyaux de l’oesophages, du pharynx et des gros vaisseaux à la base de l’occiput;
la cage thoracique est appendue à la colonne cervicale, coeur et poumons sont accrochés à la colonne dorsale haute mais ils sont aussi acollés au diaphragme.
Le fond du bassin que l’on nomme usuellement plancher pelvien, – plancher faisant penser à un sol qui supporte, serait mieux nommé diaphragme pelvien puisque sauf conditions anormales d’affaisement, il ne porte normalement pas.
En effet, dans l’abdomen, Foie, estomac et intestins sont aussi accrochés au diaphragme et à la colonne vertébrale.
Par ailleurs, le vide pleural, entre paroi thoracique et poumons tend à aspirer l’ensemble vers le haut et ce jusqu’au fond du bassin.
Donc la respiration résonne sur cette cloison souple, diaphragme au fond du bassin
Néanmoins, en posture debout, sous l’effet de la pesanteur, tous ces viscères appendus pèsent et tirent vers le bas avec la tendance à nous enrouler, à nous affaisser.
De même aussi, les liquides stagnent plus facilement en bas; sang et lymphe doivent remonter de bas en haut pour faire retour vers le coeur.
Heureusement,
Entre thorax et abdomen, le diaphragme s’active.
C’est lui le muscle moteur de la respiration.
Il est un interface, une cloison mobile entre ces deux espaces hermétiquement clos; son mouvement résonne sur les deux cavités.
Ainsi lorsqu’il se contracte et descend il ouvre l’espace thoracique et comprime l’espace abdominal. Résultat, Une dépression dans le thorax et un appel d’air frais et de sang et, de l’autre côté une poussée vers le bas qui accroît la pression et “presse” l’éponge sanguine des viscères abdominaux.
Puis il se détend et revient avec le retour élastique de l’ensemble thoracique, cage et poumons. la pression augmente dans le thorax et l’air sort, la pression diminue dans l’abdomen et le sang remonte plus facilement des membres inférieurs.
Son mouvement masse (étire et comprime) les viscères thoraciques et abdominaux puisqu’ils lui sont tous connectés.
Donc, et c’est là qu’on insiste, le redressement postural est garant de la bonne suspension des viscères et du libre jeu diaphragmatique avec une respiration plus libre et d’une mobilisation des liquides circulants.
Bien sûr il faudrait envisager la qualité du tissu conjonctif qui assure emballage et suspension, sans doute en reparlerons-nous ultérieurement en poursuivant notre “enquête” sur ce qui se cache derrière les mots qu’on emploie.
BREF, pour l’heure,
Si la vieillesse tend à nous recroqueviller et nous ratatiner, la bonne posture et la respiration dynamique sont source de jouvence !
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions: