26
janvier
2021

Mes mots du taichichuan 5ème – la signature

4ème temps de la présentation posture, stature, allure,

5. La signature  http://VID_20210126_101226.mp4

Le mouvement du corps et les gestes.

Donc, on s’est posé, on a pris nos repères, on sait vers quoi on tend, eh bien, bougeons maintenant ! 

C’est un besoin, une hygiène et un plaisir.

Aller se balader, gambader, courir, chanter, gesticuler, danser…

On a la bougeotte, c’est un besoin qui s’exprime spontanément  – on bouge, on s’étire, on remue pour se délier les membres, pour se dégourdir et sortir des contraintes qui nous figent.

Chacune et chacun sa manière de s’activer, de laisser s’exprimer l’émotion qui le mobilise, joie et pleurs,  peur ou colère, toutes les forces qui nous poussent à agir.

La gestuelle nous est propre, que l’on articule ou gesticule, que l’on conduise des gestes élaborés ou des gestes spontanés, elle porte notre signature.

On sait combien la société valorise les formes reconnues du sport et de l’art-spectacle susceptibles d’être monnayées commercialement ou politiquement; on sait aussi que la bien-séance laisse peu de place à cette salutaire expression d’énergie qui se retrouve dès lors souvent récupérée par des approches dites thérapeutiques.

Mais, rien ne nous empêche de lever la soupape de laisser libre cours au défoulement : Marcher, courir, danser, nager, chanter, crier…Mieux vaut évacuer la tension accumulée dans des formes socialement acceptables que de laisser éclater sa violence ou de s’inhiber dans une auto-répression qui mène à la dépression. 

Se défouler, c’est salutaire Mais, il y a mieux !

Ces forces vives qu’on pourrait dire sauvages peuvent aussi être cultivées et dynamisées dans des approches artistiques qui partant de la personne telle qu’elle se présente, se proposent de construire, corps et âme une belle individualité en résonance avec les autres.

Un peu prétentieux, peut-être, mais c’est ainsi que je vois l’esprit et la pratique taichichuan.

Le corps habité et exercé comme occasion de penser, d’entrer en relation pour se penser soi et penser l’autre, partenaire ou adversaire. 

Ainsi cultivés, nos mouvements et nos gestes deviennent une présence qui compte, un témoignage en action.

On soigne et conduit cette envie de bouger sans ostentation et sans se laisser inhiber par le regard des autres qu’à l’inverse même, on accueille car il aide à quitter les faux-semblants et le souci de faire “comme il faut”.

L’autre, juge potentiel devient partenaire bienveillant et exigeant.

L’affaire n’est pas simple pour autant.

A moins qu’on ne s’estime achevé dans un personnage, un statut ou une fonction, rien n’est conclu une fois pour toutes. 

NON, le verbe ÊTRE est un infinitif.

Rien de définitif, on devient et ce devenir en appelle au futur.

“ Souviens-toi de ton futur” dit le Rabi Nahman de Braslav, tu n’es par réduit à ce qu’on a dit et fait de toi, ni à l’image que tu t’en fait. 

Mets-toi à l’écoute de ce qui t’appelle, de ce que te admire ou envie, sors de la croyance à une identité définitive.

Il importe d’être à ce que l’on fait, “Fais ce que tu fais” et de pouvoir signer nos oeuvres aussi banales soient-elles sachant cette  signature n’est pas définitivement écrite, que la graphie peut évoluer, surtout si elle entre dans la danse, si elle danse.

Ainsi, la chorégraphie Taichichuan, est un chantier et l’investissement dans l’exercice participe pleinement à la transformation, l’artiste et l’oeuvre sont intimement enlacés, en quête d’autonomie.

Il y a bien un passage obligé, un autre nous enseigne à  gérer les gestes et les postures, il y a des principes et cela s’apprend.

Ton modèle sera maître ou compagnon, à toi de choisir pour autant qu’il ait un peu plus de maîtrise pour t’emmener plus avant.

Son influence est en rapport avec la clarté et la fermeté de ton désir. 

“Quand l’élève est prêt, le maître est là “ dit-on et, j’ajoute “Quand l’élève est là, le maître s’élève”. 

La réciprocité demande la présence active de l’un et de l’autre. 

C’est un consentement mutuel, que l’engagement soit formulé ou tacite. Si une partie ne remplit plus son rôle, la relation se suspend, l’un et l’autre vont chacun leur chemin, c’est là la logique du contrat.

Pas d’asservissement, pas de soumission au dominant, pas d’esprit sectaire mais un choix partagé où il n’y a pas à faire semblant.

Que ton style, ta signature ne soit pas forcée ou  copiée, c’est de toi qu’il s’agit, elle t’engage, où que tu sois sur le chemin.

Posture, Stature, Allure et pour conclure, ta signature, mes quatre temps fondamentaux dans l’élaboration et la fréquentation de soi.

19
janvier
2021

taichi-chicong janvier 2021

19 janvier – toujours dans l’idée d’associer une approche QiGong à des séquences de la chorégraphie TaiJiQuan

https://vimeo.com/501144036

16
janvier
2021

pour compléter le 1er duan

L’idée de faire une vidéo sans inverser l’écran m’est venue et je l’essaye avec Le 1er duan.

https://vimeo.com/501048997

13
janvier
2021

4è temps de mes mots du Taichichuan

Voici le lien viméo

https://vimeo.com/500088821

et le texte du 13 janvier 2021

L’allure 

On parle peu au cours de TJQ, je propose des images, des mots et des phrases pour accompagner le mouvement pendant la pratique mais on n’a pas le temps d’en discuter.

Avec les vidéos j’essaye de maintenir la motivation malgré l’interdiction de pratique en commun. S’exercer seul est une invitation très dépendante du désir de chacun de mettre en oeuvre ce qui l’a touché. 

Alors, je me propose de clarifier mes mots, de faire entendre ce que je sens derrière ce que je dis .

Après les effets physiologiques du redressement et le jeu du souffle, l’allure nous invite à parler du mouvement dans l’espace, cette fois.

On l’a vu, le souffle donne l’énergie et l’énergie nous donne de l’allant. Qui peut, veut ! (non l’inverse, sans énergie on a beau vouloir, ça ne marche pas )

Bien sûr l’intention prime, l’idée et l’envie fondent le geste. Je n’envisage pas ici les mouvements réflexes et les conduites instinctives où des contraintes subconscientes poussent à l’action, à la fuite, à l’agression ou au contrainte, nous figent en inhibition.

DONC,

En avant, marche !

a. mais d’abord s’arrêter. 

Pour commencer il convient de se poser, d’occuper la place “en conscience” en intégrant l’espace alentour. 

b. Faire le point.

Chaque lieu par sa géométrie, son décor et son ambiance nous invite à prendre la mesure du moment.

On connait notre protocole : Arriver, s’arrêter, se poser et s’établir dans la verticale soleil/terre. 

Vient alors la prise de repères. l’espace alentour s’organise selon des références cardinales et diagonales. 

c. Vient ensuite l’orientation 

– on se tourne vers ce qui nous importe, on donne du sens aux directions. Il y a un avant et un arrière, une gauche et une droite mais quoi qu’on fasse, on “va de l’avant”. 

– L’orientation est d’abord mentale, on l’appelle volontiers l’orientation du coeur. Tu es ta propre boussole.. Que choisis-tu, vers quoi diriges-tu tes efforts.

– Elle est physique ensuite, les repères spatiaux forment le cadre de nos déplacements.

d. On prend la mesure de l’espace

  1. le pivot – tours et détours.                     Notre point de chute est un point pivot qui nous fera découvrir les directions en tournant sur place comme une girouette.  4 quarts de tour pour l’angle droit ou 8 huitièmes pour les obliques à 45°

 2. le pas   – Arpenter l’espace 

question de pieds, de poids et de pas pour

avancer, reculer et se déplacer latéralement.

2 modes majeurs : la propulsion en prenant appui sur le sol pour se projeter et sauter d’un appui sur l’autre ou l’immersion en se laissant couler dans le creux de la vague pour émerger dans l’autre appui.

Le point de départ central pourra nous faire rayonner dans des allers-retours centre/périphérie; on trace des lignes droites.

ET avec la ligne vient le plan où une figure géométrique de base, le triangle nous fera découvrir le losange, le carré ou l’hexagone quand d’autres combinaisons feront l’octogone (2×4) ou le dodécagone (3×4, 2×6, 4×3).

le pentagone nous ouvrira l’étoile à 5 branches.

Bref ces différents schémas  géométrique nous ferons découvrir les variations des angles d’ouverture /fermeture pour écrire sur le sol des chemins inédits.

Mais, en même temps, s’ouvre un autre espace que l’on dit topologique.

Notre présence organise le lieu en un champ traversé par des forces qui nous relient à tous ses points. Dans cette logique, on n’est plus seul, isolé mais partie prenante d’un espace continu. Il suffit de penser un endroit pour sentir sa présence – proche ou lointain, en accès direct ou contourné, ouvert ou fermé, il nous englobe ou nous l’englobons.

C’est le point de départ, et si la ligne droite nous est assez spontanée pour aller d’un point à l’autre, la ligne courbe est à apprivoiser.

Cercle et carré coexistent et, face à l’adversaire, les placements/déplacements sont la clef pour gérer l’agression par la douceur et la souplesse comme le propose le taijiquan.

Les pas suivent l’intention, ils portent le corps, le geste et la main là où il sont efficaces.

Ici, l’allure nous met en marche mais, ce n’est pas tout de bouger, il  y a la manière, il faut du style.

Ainsi des allures du cheval qui marche au pas, trotte ou galope, ainsi des allures d’un voilier lorsqu’il a du vent dans les voiles. 

Quelle allure, quelle prestance ! 

L’allure implique aussi les régimes du moteur. Moteur physique et psychique qui qualifie les régimes de notre activité. On tourne à plein, moyen ou petit régime.

  • Alors vient le rythme. 

“ De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l’Impair

Plus vague et plus soluble dans l’air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.”

Verlaine

La levée du pied et sa pose sont comme un métronome; une alternance de stabilité/instabilité : l’un et l’autre, l’un puis l’autre, l’un pour l’autre, l’un si l’autre… les changements d’appui se répondent à vitesse variable avec des accents, des temps forts et des suspens qui font comme des  lignes d’écriture.

“Liberté sur un pied”

On dit en taijiquan que sur 2 pieds, on est stable mais empoté, manière de dire que l’appui préférentiel sur un des deux pieds donne de la mobilité, il permet de changements d’appui. 

Changer d’appui, c’est changer de place, imperceptiblement ou évidement et donc, changer de points de vue. Décalé à gauche ou à droite, plus proche en avant ou reculé en arrière.

En TJQ, on rappelle que la règle des pieds est essentielle qu’il faut savoir régler ses pas.

En effet, la pose du pied conditionne la stabilité et donc la liberté.

L’appui plain ou partiel, l’écart latéral et sagittal, l’orientation de l’axe talon – 2è orteil …autant de détails qui comptent pour l’efficacité du geste dont nous reparlerons dans une prochaine étape.