18
février
2022

taichichuan , la résistance souriante

Tai Ji Quan

La résistance souriante

Tenir et fleurir dans l’adversité.
En taichichuan, nous avons une pratique où l’on s’entraîne en duo, partenaire/adversaire pour s’éduquer conjointement à la résistance créative.
On change souvent de partenaires et chacun apporte ses qualités à l’échange
Cela s’appelle TUI SHOU que l’on traduit pauvrement par poussée des mains.
Il y a de la stratégie dans l’air : écouter, comprendre, transformer pour gérer les forces adverses sans gaspiller son énergie.
On y cultive :
– L’enracinement – c’est-à-dire l’établissement d’une posture ferme et redressée pour une présence tranquille sous le signe de la détente.
– l’écoute attentive et intériorisée, pour sentir venir l’action du partenaire – capter son mouvement et reprendre l’initiative – d’où vient la force, sur quoi s’appuie-t-elle, où s’applique-t-elle, que vise-t-elle, avec quelle intensité…
L’à-propos pour saisir l’opportunité et répondre en finesse. La posture s’organise de telle sorte que la poussée adverse soit conduite à la terre contre laquelle elle s’épuise ou qu’elle rencontre le vide sans trouver d’appui pour s’exprimer ou encore qu’elle ne puisse se développer parce qu’on étouffe son expression à la source.
l’ensemble dans un esprit de recyclage du type “retour à l’envoyeur” de telle sorte que l’attaquant soit déstabilisé ou contré par sa propre force. L’opposant n’est plus l’ennemi mais l’occasion de développer compréhension et adaptabilité.

On pourra avantageusement transposer cet état d’esprit, attitude et comportement à la situation politico-sanitaire que nous connaissons.
Répondre à la contrainte autoritaire sans perdre son identité, conserver son intégrité et cultiver la créativité.
Il y a lieu de chercher à comprendre la force adverse, d’où vient-elle, que veut-elle.
Savoir dire simplement NON MERCI, en restant calme alors même qu’on te pousse à faire quelque-chose que tu ne désires pas. Cultiver la non-réaction, laisser le discours intempestif et la plainte récurrente pour analyser la situation et trouver des solutions pour biaiser la contrainte dans un sentiment de liberté.

5 février 2022
suite au prochain numéro

TaiJiQuan – l’âme de la résistance souriante

La lecture de “ tous résistants dans l’âme” de Louis Fouché m’a inciter à formuler ce titre.
L’âme est le coeur de l’animation; sentir et ressentir en sont les agents.
On parle de l’animation du corps depuis sa mobilisation silencieuse autonome jusqu’à sa mobilisation volontaire.
On parle de l’animation de l’esprit dans son inspiration et sa quête.
Les sentiments enracinés dans le sentir et le ressentir nous mobilisent ( voir A. Damasio “ sentir et savoir” )
Il s’agit donc de prendre soin de soi, de son âme et partant, de son corps et de son esprit.
Le texte précédent parlait de l’entraînement duo/duel en TaijiQuan et de sa valeur dans la comportement à adopter face à l’adversité.
Ajoutons quelques détails de l’entraînement susceptibles de faire résonner la proposition.
a. De l’esprit
sur le versant mental, on active une attention sans tension, ouverte sur le propos et la circonstance. Il s’agit de ne pas s’éparpiller, de rester cohérent, les pieds sur terre et la tête haute. On ne dit pas qu’on est concentré, ce qui sous-entendrait une fermeture sur un objet mais bien centré.
Sur le terrain quotidien, centré, on gardera le cap en analysant les faits et les effets proches. On n’oubliera pas les faits éloignés par une distance physique ou temporelle, en restant attentif aux expériences antérieures.
On aura la curiosité de considérer les faits qu’une distance intellectuelle ne nous rend pas directement accessibles. L’expérience des autres dans leurs compétences propres est à considérer même quand son récit ne coïncide pas immédiatement avec notre compréhension.
Il convient dès lors de chercher des sources fiables, à côté et souvent différentes du récit officiel asservi à la politique commerciale et dominatrice des Grands Argentiers du monde.
Seul, sans l’aide des autres, impossible de progresser ni dans notre propre entendement ni dans la compréhension de l’origine et l’évolution de la situation.

sur le versant affectif on soigne la détente et l’ouverture aux autres sur le mode souriant avec une confiance attentive cherchant l’accord et le possible lien.
sur le versant prospectif ont met en oeuvre une stratégie tenant compte des forces en présence; pas question d’affronter brutalement mais on ruse, on contourne ou esquive pour passer de biais dans une posture digne.
b. Du corps
La disponibilité se cultive et s’entretient par une flexibilité tonique, souplesse et robustesse sont de la partie. Cela part demande de prendre distance d’avec soi-même et de constater l’écart entre celui ou celle que l’on pense être et ce corps qui réagit à notre insu, par sa posture et son comportement.
Tensions excessives, faiblesses partielles, énervements ou pétrifications autant d’indices qui notent le défaut d’adaptabilité. Ce n’est que lorsqu’on prend conscience d’un manque que l’on peut commencer à y remédier.
c. Du souffle enfin
c’est lui le coeur de l’animation comme de la ré-animation. Le souffle dans sa fonction respiratoire pour ne pas perdre haleine et le souffle dans sa fonction mobilisatrice pour ne pas stagner.
Rester en mouvement et en forme, ni dégonflé ni sur-gonflé.
Tout cela entre dans nos pratiques TaijiQuan. La rencontre duo/duel est alors l’occasion d’améliorer notre bien-vivre en jouant consciemment des repères évoqués ci-avant.
On l’aura compris, je parle de mon point de vue taijiquaneur mais l’essentiel se retrouve sur tous les terrains – ne pas s’arrêter aveuglément à ce que l’on croit et ouvrir la relation aux autres pour devenir ensemble plus humains.
11 février 2022



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