9
novembre
2015

novembre 2015 – Encore etToujours à propos du Chi ( Qi)

Théorie, pratique et sensibilité.

Dans ce champ d’investigation TaiJiQuan – QiGong,  je butte toujours sur ce même problème : des mots exotiques et étranges qui ne trouvent du sens que dans l’expérience.

On cherche des traductions, des allusions, des images ou  des périphrases savantes mais au-delà, seule l’expérience ouvre sur l’intégration.

Ainsi du Qi : Energie, souffle, dynamisme ? Le Chi ne tient pas en place et en tous cas, il ne tient pas en un unique mot français.

Il est changeant, par nature, comme le temps, l’air ou l’humeur. Il varie et se transforme. C’est bien là sa spécificité.

Les caractères chinois ouvrent sur la bio-logique, la logique du vivant entre « Ciel et Terre » où la puisance solaire mobilise les masses d’air et d’eau qui s’échangent en souffles et vents, vapeurs et pluies pour animer la terre. ( Dictionnaire Wieger, leçon étymologique 98 ). Jusqu’ici, on ressent et comprend.

L’humain est au centre, en plein milieu, en plein dedans.

Terrien bien au chaud à l’abri de son soleil, il consomme et transforme tout ce qu’il touche par le geste et la pensée.

Sans forme particulière l’énergie se prête à toutes les formes et à tous les usages.

Subtile ou grossière, elle est et fait la vie.

Naissances, changements, mutations et morts s’y retrouvent, vitalité et vivacité aussi. Cela s’apprend, s’écoute et se cultive.

La culture du bien-vivre sous l’angle énergétique.

C’est une philosophie c’est à dire une pratique, amoureuse de la vie et de l’existence heureuse.

Le regard énergétique  voit l’immanence des choses, il s’intéresse aux dynamismes, aux forces et au plaisir partagé dans la simplicité de ce qui est.

Prendre soin de ce qui nous rend vivant, éviter ce qui nuit et entrer  dans l’expérience d’une individualité  aimante, .

Bien dit ! mais comment s’y prendre ?

Le  grand livre du Dao, version chinoise classique,  invite à accompagner le mouvement, à suivre  le naturel .  Mais encore ?

Ce naturel ne semble  pas spontané chez l’homme. Nous sommes pourtant tous naturels aux même titre que les pierres, les herbes et les bêtes .

Cette participation consciente s’éveille dans l’intériorisation méditative comme dans  la conscience artistique. «  Sois le sculpteur de ta vie ».

L’ exercice est poétique qui joue de la conscience d’être avec, distant mais non séparé de l’arbre, de la goutte d’eau, du vent, des bactéries ou des êtres.

Pratique récréative qui invite d’abord à sentir et à ressentir.

Ainsi du jeu des animaux – ours, tigre, grue, tortue… – invite à se sentir et à bouger « comme si  on était… tigre ou oiseau », la posture végétale résonne avec l’arbre ou la pousse d’herbe…

Ce dynamisme mobilise l’observation, la mémoire, l’imagination, la sensibilité et le corps.

Entrer en résonance avec  l’énergie permet de lever les croyances qui nous résument à ce que l’on croit devoir être .

Faire corps c’est à dire résonner  par  » l’ensemble de nos facultés, de nos forces et de nos possibilités connues et inconnues » ( J-F Billeter in Notes sur Chouang Tseu)

avec la vie organique, celle  du corps donc de l’esprit et jouir de la pleine conscience de cette  adhésion.

C’est un art et un choix, un choix existentiel et un art de vivre  !

 

 

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