L’école de la main franche
Traditionnelle au sens où elle est centrée sur l’individu en devenir, elle se dégage de l’exotique et cherche à actualiser la transmission par une réflexion sur l’histoire et le langage du Taijiquan ainsi que par l’apport des approches scientifiques et artistiques du corps.
ECOLE, elle invite à entrer dans un processus de croissance par un exercice intégré dans un ensemble où chacun est à la fois matière première, artiste et oeuvre à accomplir.
LA MAIN résume le savoir-faire de l’artisan et la créativité de l’artiste; elle marie la sensibilité, la raison et la manière.
FRANCHE parce que sincère, libre et audacieuse. La sincérité dans l’engagement de soi, la liberté face au dogme et à la norme. L’audace nécessaire à l’aventure, à la découverte et à l’invention.
LE PROJET – plaisir – personnalité et convivialité
Le Taijiquan nous précède, il appelle lecture, explication, traduction et évaluation. Il nous précède et nous nous faisons interprètes.
Le Taijiquan nous accompagne et nous nous faisons auteurs et acteurs.
Le Taijiquan nous suit et nous nous faisons passeurs.
La sensibilité s’exprimera sur le mode esthétique, martial, ludique, poétique ou méditatif,… Sans jugement de valeur mais plutôt sur un accord à une sensibilité personnelle; le sens venant de la pratique.
L’art du geste convoque, dans un même élan, le corps, le coeur et l’esprit et cette unification marque un pas décisif dans l’estime de soi.
L’ENSEIGNEMENT – progression – rigueur – diversité
Les fondations : habiter le corps – Dao Yin – QI Gong – Nei Gong.
Avant et en deçà du mouvement, il y a la présence immobile : Non une attente mais une disponibilité intérieure qui prépare l’action efficace et qui est toujours là en toile de fond, comme le silence derrière le son.
Il s’agit de découvrir et de vivre différents aspects du schéma corporel avec un juste tonus entre détente et action.
On se découvre des racines dans les pieds, du ressort dans les jambes, du lest dans le bassin, un appui dans le dos et du coffre dans la poitrine, du toupet au sommet,… Plusieurs exercices répertoriés aident à bâtir posture, stature et envergure en associant l’idée ou l’image du mouvement à l’écoute des sensations éprouvées.
et puis, l’exercice formel
en solo : l’aspect le plus connu : la chorégraphie.
- à mains nues : le 13 de base, forme courte qui condense les 8 gestes et 5 déplacements fondamentaux et puis, les 3 mouvements (Duan) de la longue forme qui amplifient les variations sur le thème.
- à mains armées : le bâton long et court, l’éventail, l’épée. Des exercices répertoriés aident à trouver la solidité, le rythme, la fluidité, le fondu/enchaîné et le sens propre à la chorégraphie.
en duo : le partenaire – coopération et questionnement réciproque.
- l’exercice avec partenaire se structure autour de « la poussée des mains » ou « mains collantes », le TUI SHOU. Cette escrime à mains nues où, par la souplesse et le contact doux, on aide le partenaire à tomber dans son propre déséquilibre comme on s’aide soi-même à ressentir et analyser posture et mouvements failles et forces.
Ces « jeux de mains » vont de l’écoute immobile au duel en déplacement et à la joute libre en respectant toujours la spécificité du Taijiquan : douceur, non opposition et intelligence face à la force brutale.
LES COURS
Hebdomadaires, ateliers et stages de vacances.
Mardi, mercredi et jeudi, en matinée et en soirée, les cours s’adressent aux seniors, aux adultes et adolescents et aux étudiants des Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix à Namur.
Un w-e par mois, un atelier est proposé sur un thème particulier – 4 éléments, séquences de forme, Tui shou -pour affermir et affiner différents aspects de la pratique. Ces ateliers s’enrichissent de l’apport d’autres enseignants, professeurs invités pour développer des aspects du Taijiquan qu’ils ont spécialement approfondis ou des approches enrichissantes – le tango, l’encre de chine, le combat, le souffle …
Des stages résidentiels proposent des vacances dans la nature sur le thème du Taijiquan en résonnance avec le son et le souffle, le pinceau et l’encre, la marche et le bâton,….
Le Taiji de combat est développé en association avec d’autres pratiquants d’arts martiaux au sein d’une structure officielle – AFAMA, Association d’Arts Martiaux Affinitaires qui regroupe des pratiquants de tous styles désireux d’affiner l’approche martiale par un travail intérieur; Le Maître Kenji Tokitsu est la référence technique au sein de cette association
LE STYLE
Le style Yang ancien, dit « de la transmission secrète » propagé par le maitre Wang Yen Nian est diffusé, en Europe par l’Amicale du YangJia Michuan TaiJiQuan. Ce style, initialement transmis en privé, n’est pas le plus répandu mais progresse en douceur depuis l’ouverture de l’enseignement par Maître Wang.
Maître Wang est décédé en le 04 mai 2008 et le style se porte bien.
Il se caractérise par la richesse des aspects qu’il propose, de l’assise méditative – Neigong – au travail avec partenaire – Tuishou – en passant par les exercices énergétiques -Qigong – les formes à mains nues et armées.
La forme se développe à partir d’une position haute, celle de la vie quotidienne et d’une posture en appui majeur sur un pied. Elle conserve une coloration martiale qui rend plus explicite le discours gestuel. Elle est bien équilibrée sous le rapport gauche/droite et se développe sur un cycle vertical lié au travail du souffle.
Chemin d’autonomie et de rencontre, l’exercice questionne
LA POSTURE, la manière dont on se pose là, sur la terre et dans la vie
LA STATURE, la manière dont on se redresse et se tient debout au quotidien
L’ALLURE à laquelle on va pour se porter et se transporter dans l’existence.
L’ENVERGURE de l’espace et du temps où l’on se déploie à la rencontre de l’autre.
LA SIGNATURE, trace personnelle de chaque interprète.
LE COLLEGE DES ENSEIGNANTS
En continuité avec le développement du style, s’est créé le Collège des enseignants qui assure le suivi pédagogique, didactique et pratique de tous les enseignants et candidats enseignants en organisant des rencontres bisannuelles et un stage. Cette formation continue, ouverte aux apports de tous donne une belle vitalité à l’expression du taijiquan qui se nourrit d’expériences singulières et collectives.