13
janvier
2021
Voici le lien viméo
https://vimeo.com/500088821
et le texte du 13 janvier 2021
L’allure
On parle peu au cours de TJQ, je propose des images, des mots et des phrases pour accompagner le mouvement pendant la pratique mais on n’a pas le temps d’en discuter.
Avec les vidéos j’essaye de maintenir la motivation malgré l’interdiction de pratique en commun. S’exercer seul est une invitation très dépendante du désir de chacun de mettre en oeuvre ce qui l’a touché.
Alors, je me propose de clarifier mes mots, de faire entendre ce que je sens derrière ce que je dis .
Après les effets physiologiques du redressement et le jeu du souffle, l’allure nous invite à parler du mouvement dans l’espace, cette fois.
On l’a vu, le souffle donne l’énergie et l’énergie nous donne de l’allant. Qui peut, veut ! (non l’inverse, sans énergie on a beau vouloir, ça ne marche pas )
Bien sûr l’intention prime, l’idée et l’envie fondent le geste. Je n’envisage pas ici les mouvements réflexes et les conduites instinctives où des contraintes subconscientes poussent à l’action, à la fuite, à l’agression ou au contrainte, nous figent en inhibition.
DONC,
En avant, marche !
a. mais d’abord s’arrêter.
Pour commencer il convient de se poser, d’occuper la place “en conscience” en intégrant l’espace alentour.
b. Faire le point.
Chaque lieu par sa géométrie, son décor et son ambiance nous invite à prendre la mesure du moment.
On connait notre protocole : Arriver, s’arrêter, se poser et s’établir dans la verticale soleil/terre.
Vient alors la prise de repères. l’espace alentour s’organise selon des références cardinales et diagonales.
c. Vient ensuite l’orientation
– on se tourne vers ce qui nous importe, on donne du sens aux directions. Il y a un avant et un arrière, une gauche et une droite mais quoi qu’on fasse, on “va de l’avant”.
– L’orientation est d’abord mentale, on l’appelle volontiers l’orientation du coeur. Tu es ta propre boussole.. Que choisis-tu, vers quoi diriges-tu tes efforts.
– Elle est physique ensuite, les repères spatiaux forment le cadre de nos déplacements.
d. On prend la mesure de l’espace
- le pivot – tours et détours. Notre point de chute est un point pivot qui nous fera découvrir les directions en tournant sur place comme une girouette. 4 quarts de tour pour l’angle droit ou 8 huitièmes pour les obliques à 45°
2. le pas – Arpenter l’espace
question de pieds, de poids et de pas pour
avancer, reculer et se déplacer latéralement.
2 modes majeurs : la propulsion en prenant appui sur le sol pour se projeter et sauter d’un appui sur l’autre ou l’immersion en se laissant couler dans le creux de la vague pour émerger dans l’autre appui.
Le point de départ central pourra nous faire rayonner dans des allers-retours centre/périphérie; on trace des lignes droites.
ET avec la ligne vient le plan où une figure géométrique de base, le triangle nous fera découvrir le losange, le carré ou l’hexagone quand d’autres combinaisons feront l’octogone (2×4) ou le dodécagone (3×4, 2×6, 4×3).
le pentagone nous ouvrira l’étoile à 5 branches.
Bref ces différents schémas géométrique nous ferons découvrir les variations des angles d’ouverture /fermeture pour écrire sur le sol des chemins inédits.
Mais, en même temps, s’ouvre un autre espace que l’on dit topologique.
Notre présence organise le lieu en un champ traversé par des forces qui nous relient à tous ses points. Dans cette logique, on n’est plus seul, isolé mais partie prenante d’un espace continu. Il suffit de penser un endroit pour sentir sa présence – proche ou lointain, en accès direct ou contourné, ouvert ou fermé, il nous englobe ou nous l’englobons.
C’est le point de départ, et si la ligne droite nous est assez spontanée pour aller d’un point à l’autre, la ligne courbe est à apprivoiser.
Cercle et carré coexistent et, face à l’adversaire, les placements/déplacements sont la clef pour gérer l’agression par la douceur et la souplesse comme le propose le taijiquan.
Les pas suivent l’intention, ils portent le corps, le geste et la main là où il sont efficaces.
Ici, l’allure nous met en marche mais, ce n’est pas tout de bouger, il y a la manière, il faut du style.
Ainsi des allures du cheval qui marche au pas, trotte ou galope, ainsi des allures d’un voilier lorsqu’il a du vent dans les voiles.
Quelle allure, quelle prestance !
L’allure implique aussi les régimes du moteur. Moteur physique et psychique qui qualifie les régimes de notre activité. On tourne à plein, moyen ou petit régime.
“ De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.”
Verlaine
La levée du pied et sa pose sont comme un métronome; une alternance de stabilité/instabilité : l’un et l’autre, l’un puis l’autre, l’un pour l’autre, l’un si l’autre… les changements d’appui se répondent à vitesse variable avec des accents, des temps forts et des suspens qui font comme des lignes d’écriture.
“Liberté sur un pied”
On dit en taijiquan que sur 2 pieds, on est stable mais empoté, manière de dire que l’appui préférentiel sur un des deux pieds donne de la mobilité, il permet de changements d’appui.
Changer d’appui, c’est changer de place, imperceptiblement ou évidement et donc, changer de points de vue. Décalé à gauche ou à droite, plus proche en avant ou reculé en arrière.
En TJQ, on rappelle que la règle des pieds est essentielle qu’il faut savoir régler ses pas.
En effet, la pose du pied conditionne la stabilité et donc la liberté.
L’appui plain ou partiel, l’écart latéral et sagittal, l’orientation de l’axe talon – 2è orteil …autant de détails qui comptent pour l’efficacité du geste dont nous reparlerons dans une prochaine étape.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
24
décembre
2020
video 1 du 22 novembre 2020
https://www.facebook.com/jeanluc.perot.3/videos/2051072521695773
La posture, et l’allure.
On parle peu au cours de TJQ, je propose des images, des mots et des phrases pour accompagner le mouvement pendant la pratique mais on n’a pas le temps d’en discuter.
Avec les vidéos j’essaye de maintenir la motivation malgré l’interdiction de pratique en commun. S’exercer seul est une invitation très dépendante du désir de chacun de mettre en oeuvre ce qui l’a touché.
Alors, je me propose de clarifier mes mots, de faire entendre ce que je sens derrière ce que je dis .
J’ai retrouvé cette réflexion de Jean-Paul Sartre dans un texte de Michel Onfray “l’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. “
Cela me donne envie de la reformuler en disant “qu’as tu fait de ce qu’ON voulait faire de moi”
Ce ON, c’est l’époque, la société, la généalogie, la famille et sa culture bref tous les conditionnements constitutifs de mes croyances, de mes valeurs et de mes horreurs, de mes habitudes, de mes plaisirs et de mes souffrances.
Que faut-il donc pour avoir envie de changer ?
Une dose suffisante de mal-vivre, un choc brutal et/ou l’émulation apportée par des modèles, des amis, des lectures, des histoires ou des actes…
Bref, un jour… on a envie de changer et de faire le tri entre ce qu’on a mis dans notre sac et ce que l’on désire garder, entre ce qu’on subit et ce qu’on choisit pour orienter notre existence a quotidien.
Au centre de l’aventure, notre présence très concrète et très concrètement inscrite dans une posture et une stature.
Voilà par quoi on peut commencer !
Entre corps et réflexion s’installe le dialogue, nos pensées nos émotions, nos sentiments et nos comportements se répondent, ils résonnent les uns sur les autres.
Ma proposition part du corps et du souffle.
Elle invite à entrer dans l’expérience de soi.
Voici une courte vidéo 15’ à ce propos
Dans la pratique Taiji/QiGong, beaucoup de références implicites s’accumulent. Je veux les expliquer formellement et, je le souhaite, vous impliquer dans les explications.
Parlons donc de la triade – Posture/stature, allure et signature.
Et D’ABORD
- La posture et la stature, entre attraction terrestre et attraction solaire.
AVANT TOUT, il convient de s’arrêter. et de se poser ensuite.
Il s’agit de s’exposer càd de se donner à voir à soi-même et aux autres en assumant sa vulnérabilité.
On laisse tomber le faux-semblants, les attitudes affectées, on abaisse la garde pour entrer dans l’exploration de soi, là en simple posture debout.
Il s’agit d’aller en reconnaissance du terrain en le parcourant des pieds à la tête.
Ce peut-être une épreuve, on s’éprouve avec le désir de se connaître par expérience personnelle en sortant de l’habitude, et des images intériorisées (nos croyances sur ce qu’il faut être) ainsi que des commentaires d’autrui ( souci de conformité). L’ensemble étant le plus souvent inconscient ou, du moins actif à notre insu.
Cette posture est une recherche d’équilibre entre tenue et relâchement, entre tension et détente. L’équilibre résonne avec l’harmonie, càd l’articulation souple de tous les éléments et de tous les relais qui influencent notre posture au quotidien et dans la vie.
- Tiens-toi droit ! l’injonction est heureusement moquée dans son aspect ostentatoire, emprunté et figé par un excès de maintien contrôlé. Le redressement actif à l’inverse, signe l’ouverture, la franchise et l’affirmation de soi. Il s’accompagne de la détente nécessaire à l’ajustement des tensions en perpétuel remaniement. Tenir debout est en effet, un acte de résistance face à l’attraction terrestre et à la chute des corps. Le corps vivant est constamment animé par le souffle, les pensées et les émotions, constamment tiré vers l’extérieur, poussé à agir.
On sera attentif au placement du corps comme à l’abandon des tensions excessives. L’étirement et le bâillement sont un bon moyen de sortir de l’engourdissement et du repli sur soi.
- De haut en bas et de bas en haut, on questionnera : le port de tête, le placement du regard, la détente des mâchoires et de la gorge ainsi que la détente des épaules qui dégage le cou
- L’alignement à l’aplomb du sommet et au centre des appuis au sol. La suite vertébrale est comme suspendue par le sommet, elle s’étire et se reflète dans l’alignement sternum, nombril, symphyse pubienne. Un axe central, virtuel se dégage dans cette expérience posturale.
- L’étalement des pieds au sol, orientés droit devant avec un plein appui et un appui plain : contact léger des talons et bon déploiement de l’avant-pied qui permet la pose des doigts et des pulpes ainsi que le contact de la racine méta-tarso-phalangienne des orteils.
- le centrage antéro-postérieur fait que les rotules restent libres et mobiles, l’articulation du genou n’étant pas verrouillée en extension par un déséquilibre arrière.
- Les hanches s’inscrivent dans l’alignement global, les fesses détendues ne sont pas en arrière pas plus que le bassin n’est poussée un avant. la conscience de l’articulation coxo-fémorale, au creux du pli de l’aine permet d’ajuster le placement.
Du point de vue relationnel, celui de notre rapport au autres et à la vie, la rectitude de la stature n’est pas sans rapport avec une droiture intérieure. Rien à cacher, la stature redressée en impose quand on est bien posé, sans surenchère. Elle témoigne d’une disponibilité à l’événement , sa neutralité est ouverte sur le mouvement, à l’adaptation à la situation changeante.
C’est dire que l’ajustement postural est un chantier perpétuellement ouvert. Notre relation à la vie étant tellement imprimée dans nos corps, dans la charpente ostéo-articulaire comme dans le tonus musculaire, dans notre respiration comme dans la circulation de l’information, circulation en nous mêmes comme nous circulons dans le monde.
La conscience posturale s’exerce en toutes occasions
– assis, le cul devient le fondement sur lequel se construit le redressement,
– couché, allongé sur le sol ou sur le lit, il est aisé de repérer les points de contact et la pression des appuis pour soigner l’alignement et développer la posture en hauteur, les pieds poussant vers la bas tandis que la tête pousse vers le haut; en largeur, une épaule poussant vers la gauche quand l’autre pousse vers la droite ; en profondeur entre l’appui dorsal qui s’enfonce dans le sol et la façade antérieure qui tire vers le plafond.
La posture et la stature sont donc au fondement de nos exercices Taiji/QiGong
Du point de vue du souffle, le redressement assure le dégagement du diaphragme au centre des échanges entre le haut et le bas, entre le centre et la périphérie du corps comme entre l’intérieur et l’extérieur. Nous en reparlerons dans la prochaine video consacrée à l’allure.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
24
décembre
2020
https://www.facebook.com/groups/1642167209298953
3. Du style et de l’allure !
On pressent le changement de registre, on passe des références posturales au souffle.
De l’air, de l’air oui mais… de quoi ai-je l’air ?
- à bout de souffle, sans voix, déprimé et sans allant
- ou bien gonflé à bloc, en pleine forme.
On verra les développements de l’allure en rapport avec l’air que l’on a et le style des différents régimes d’activation
mais,
Arrêtons-nous d’abord sur le souffle, le vent, l’air
La respiration, l’oxygénation est au centre de notre vitalité, nous fonctionnons à l’oxygène pour produire de l’énergie.
Entre l’air conditionné et l’air libre, je respire et m’exprime.
DONC, Spirons et re-spirons
La respiration paisible c’est celle qui convient au repos, à la sieste ou au dodo.
La ventilation est de faible amplitude, le ventre détendu oscille au gré du souffle.
Parfait mais en posture debout, prêt à l’action la respiration devient dynamique, il y a de la tenue vigilante; le diaphragme s’active ! En effet ce muscle s’il fonctionne de manière autonome répond aussi à volonté. On le contracte ou le relâche comme on le fait d’un doigt.
Le souffle dynamique est une auto-éducation (ré-éducation) qui s’exerce intentionnellement, comme tous nos gestes.
L’idée de la détente globale est toujours présente mais on va concentrer son attention sur le diaphragme.
Les ouvertures et tuyaux de la bouche, du nez et trachée sont simplement ouverts laissant passer le flux d’entrée ou de sortie.
La poitrine est détendue et du fait du grandissement postural, le ventre est légèrement tenu; la façade antérieure est immobile de sorte que l’effet de l’inspiration se fera sentir dans la région lombaire et le bas de la cage thoracique, en arrière et latéralement.
Cette sensation répond bien à l’idée “d’avoir les reins solides”.
Voici un Petit protocole pour sentir ce placement du souffle : “ imagine qu’à l’inspire, tu gonfle un ballon dans ta poitrine. Fais de même sans laisser le ballon s’expanser et tu sentiras que l’expansion se déplace vers le ventre. De même, ne laisse pas le ballon abdominal s’expanser vers l’avant et tu sentiras que le ballon se développe, plus discrètement vers les flancs et la région lombaire. C’est cette dynamique que l’on propose en posture redressée.
La sortie de l’air pourra être passive quand on relâche le diaphragme ou bien conduite pour vider davantage avec une petite contraction des muscles des flancs, au niveau de l’épigastre.
Cette dynamique respiratoire est un exercice fondamental dans la sagesse dansante, la chorésophie de Raji et Yumma.
Mais, faisons bien la différence, le propos actuel concerne le TaiJiQuan.
Entrainement en posture statique :
debout, assis ou même couché, tenez bien l’auto-grandissement, ne vous écraser sur l’expire.
On active le soufflet en jouant de variations rythmiques cadencées.
Le premier temps est toujours accentué, que l’on commence par l’inspire ou l’expire puisque, de toutes façons on jouera des deux formules.
une entrée longue et une sortie longue
une entrée et une sortie explosives
une entrée longue, sortie explosive
et l’inverse.
Raji propose une gamme dont vous trouverez traces et développements sur youtube, cela vous donnera peut-être l’envie de participer à des formations voir www.rajimudra. com .
Dans nos pratiques, cette dynamique respiratoire en cycles longs, peut-se mettre au service d’une approche méditative connue, dans les cercles Qigong – Nei Gong comme la respiration de la petite révolution (orbite) célèste en suivant les axes Du mai/Ren mai.
S’y ajoute alors l’intention de faire remonter l’énergie du fond du bassin vers le cerveau ( sommet de la tête ou épiphyse), à travers la moelle épinière en utilisant la pression inspiratoire. Sur la récolte, on aspire le plancher pelvien et le nombril pour “pousser” la sensation dans le canal vertébral et la tirer vers le sommet jusqu’à la région frontale (3ème oeil) avant de redescendre sur l’expire par la façade antérieure en passant par le coeur et le sourire, grand transformateurs des énergies indûment figées.
DONC la posture et la stature puis l’allure animée par le souffle.
Entre le premier inspire et le dernier soupire le souffle donne de la voix, l’air permet la chanson et la chanson donne de l’allant.
le souffle peut alors être sonorisé, à la sortie comme à la rentrée, les voyelles se prêtant bien à la vocalisation.
Pour libérer le geste vocal, je propose la roue des
a – è – é – i – u – ou – au – o, cycle que sur le modèle des roues à mémoire, on peut décliner en partant successivement des différents sons.
Donc les spirales d’entrées, sorties du souffle pourront jouer de ces sons – O/é – A/é – I/é… à vous de jouer.
Par ailleurs les consonnes l,m,n viendront aisément à la bouche mais aussi, par jeu, les variations p,t,k et b,d,g et ch,f,s et j,v,z. (voir sur internet le grand nombre d’exercices de parole et de chant)
Nous parlerons d’allant et de mouvement dans la prochaine conversation.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
19
décembre
2020
VIDEO 2 – L’ALLURE
https://www.facebook.com/jeanluc.perot.3/videos/2072391819563843
2ème station de la promenade commencée avec le déploiement vertical entre attraction terrestre et attraction solaire, arrêtons-nous sur le point de vue horizontal : On est debout au centre du terrain qui s’étend tout alentour.
Par où aller ? à quelle allure ?
…Comment allez-vous? Il paraît que la question était initialement “comment allez-vous à selle ?” Aucune contradiction, le mouvement caractérise le vivant, qu’il s’agisse du péristaltisme intestinal, du battement du coeur ou de l’élan du geste : Ça marche !
une petite recherche étymologique nous confirme la relation au mouvement, marche et déplacement avec les racines latine de ire – j’irai, nous irons ; de vadere – je vais, tu vas, je m’évade, un va et viens ; de allare ou ambulare – j’allais, je déambule , j’ai de l’allant…
Mais avant d’envisager les gestes ou les déplacements, intéressons-nous au mouvement à l’interne et d’abord au souffle de la respiration qui nous donne un accès privilégié à ce qui se passe à l’intérieur et cela nous permettre de souligner de la posture/stature redressée.
Debout donc, au sein d’une bulle d’air qui nous entoure de toutes parts.
Cette masse d’air alentour fait pression, elle nous comprime.
On résiste à cet écrasement par le redressement de notre charpente et le déploiement de notre stature.
Mais on résiste et persiste aussi par le souffle : l’air en dedans fait pression à l’intérieur, il nous gonfle, nous donne forme et nous informe.
On parlera de respiration plus tard, sur l’heure, revenons-en à la posture/stature.
D’expérience, on sent que le fait de se redresser, de se grandir dégage les espaces intérieurs. On s’étire et on baille, on s’étend pour retrouver du volume, de l’attention et du courage. C’est un besoin.
Vu de l’intérieur le redressement met en évidence la dégagement de tous les organes internes qui, d’une manière ou d’une autre sont suspendus à la base du crâne et à la colonne vertébrale.
Contrairement à ce que l’on voit de l’extérieur, le corps n’est pas un empilement d’éléments des pieds à la tête mais une suspension de la tête aux pieds . étrange !
Pour simplifier :
à l’intérieur, tout est emballé dans des enveloppes, des membranes et des sacs de tissu conjonctif, renforcés par des ligaments et tendons
L’ensemble est repris sous l’appellation générale de fascias.
Ainsi le fascia cervical suspend les tubes et tuyaux de l’oesophages, du pharynx et des gros vaisseaux à la base de l’occiput;
la cage thoracique est appendue à la colonne cervicale, coeur et poumons sont accrochés à la colonne dorsale haute mais ils sont aussi acollés au diaphragme.
Le fond du bassin que l’on nomme usuellement plancher pelvien, – plancher faisant penser à un sol qui supporte, serait mieux nommé diaphragme pelvien puisque sauf conditions anormales d’affaisement, il ne porte normalement pas.
En effet, dans l’abdomen, Foie, estomac et intestins sont aussi accrochés au diaphragme et à la colonne vertébrale.
Par ailleurs, le vide pleural, entre paroi thoracique et poumons tend à aspirer l’ensemble vers le haut et ce jusqu’au fond du bassin.
Donc la respiration résonne sur cette cloison souple, diaphragme au fond du bassin
Néanmoins, en posture debout, sous l’effet de la pesanteur, tous ces viscères appendus pèsent et tirent vers le bas avec la tendance à nous enrouler, à nous affaisser.
De même aussi, les liquides stagnent plus facilement en bas; sang et lymphe doivent remonter de bas en haut pour faire retour vers le coeur.
Heureusement,
Entre thorax et abdomen, le diaphragme s’active.
C’est lui le muscle moteur de la respiration.
Il est un interface, une cloison mobile entre ces deux espaces hermétiquement clos; son mouvement résonne sur les deux cavités.
Ainsi lorsqu’il se contracte et descend il ouvre l’espace thoracique et comprime l’espace abdominal. Résultat, Une dépression dans le thorax et un appel d’air frais et de sang et, de l’autre côté une poussée vers le bas qui accroît la pression et “presse” l’éponge sanguine des viscères abdominaux.
Puis il se détend et revient avec le retour élastique de l’ensemble thoracique, cage et poumons. la pression augmente dans le thorax et l’air sort, la pression diminue dans l’abdomen et le sang remonte plus facilement des membres inférieurs.
Son mouvement masse (étire et comprime) les viscères thoraciques et abdominaux puisqu’ils lui sont tous connectés.
Donc, et c’est là qu’on insiste, le redressement postural est garant de la bonne suspension des viscères et du libre jeu diaphragmatique avec une respiration plus libre et d’une mobilisation des liquides circulants.
Bien sûr il faudrait envisager la qualité du tissu conjonctif qui assure emballage et suspension, sans doute en reparlerons-nous ultérieurement en poursuivant notre “enquête” sur ce qui se cache derrière les mots qu’on emploie.
BREF, pour l’heure,
Si la vieillesse tend à nous recroqueviller et nous ratatiner, la bonne posture et la respiration dynamique sont source de jouvence !
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
3
novembre
2020
Je regroupe ici les liens pour les videos où je développe pas à pas les principes et outils pour la pratique du 13 de base.
https://www.facebook.com/jeanluc.perot.3/videos/2059286060874419/
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions:
21
octobre
2020
- En cette triste période où les contacts sont prohibés, je reprends un ancien article pour situer l’exercice « énergétique » qui permet de s’entraîner seul et avec partenaire sans entrer en contact.
- Les quatre temps du corps Taichi
Le corps, ton corps est le lieu de la présence à l’exercice. Il condense l’ensemble des forces actuelles et potentielles et des ressources physiques et psychiques.
La pratique s’organise donc autour de la construction et de l’animation du corps Taichi.
Dans la globalité de la pratique je repère 4 temps de l’exercice et de la mise en œuvre de soi.
1. Le temps mécanique
C’est le temps de l’approche anatomique. Elle aborde la construction de la posture en terme de charpente osseuse, d’articulations et de liens tendineux et musculaires.
La posture, manière dont nous nous posons là, nous fait accepter l’attraction terrestre. Elle nous donne du poids mais a tendance à nous enrouler alors que la stature, manière dont on se tient active les forces de redressement qui nous font tenir debout.
On exerce la prise de terre, l’alignement, on cherche l’abandon des tensions excessives et de toutes les crispations qui brident la détente et l’aisance.
On y parle de polarisation entre ciel et terre, d’axe vertical et de centres moteur, on organise l’espace en plans et directions et on se réfèrera au principe des leviers pour chercher le mouvement le plus économique et le plus efficace.
L’élément TERRE est emblématique de ce temps inaugural.
La Terre planète et la pesanteur, le sol et la prise d’appui.
L’exercice solo passe par l’apprentissage formel : posture, appuis, pieds et pas, mouvements et directions de la chorégraphie.
Le Qigong est dans ses fondations corporelles – étirements, assouplissements et tonification se retrouvent sous l’appellation DaoYin.
On retrouvera les exercices de base du style YangJia Michuan et les exercices des animaux.
L’exercice Duo/duel présente l’autre comme un obstacle, une force qui résiste ou s’oppose. On vérifiera l’enracinement, la détente, la capacité à recevoir et à donner une force à travers les exercices éducatifs.
2. Le temps Organique – Tout baigne !
Le tout prend le pas sur les parties.
Toutes les parties du corps, toutes les pièces et les rouages, tous les éléments de cet ensemble complexe entrent dans un fonctionnement intégré.
Les détails anatomiques s’estompent au profit du fonctionnement global.
Motricité, respiration et circulation inscrivent dans l’ensemble du corps des centres et des lignes de force.
L’intérieur devient le milieu où s’organisent ces forces, on y sent des circulations, des courants, des membranes, des parois et des enveloppes.
L’air et la pompe du diaphragme pour la ventilation,
le coeur et les muscles pour la circulation rythmée des liquides,
La respiration et les connexions nerveuses pour les échanges cellulaires et l’information circulante.
De l’intimité cellulaire à l’environnement extérieur, tout est interconnecté.
Le milieu intérieur baigne dans la continuité du tissu conjonctif, connexion intime de la cellule au liquide interstitiel jusqu’à l’os et la peau.
Le milieu extérieur, l’environnement converse avec un milieu intérieur en équilibre dynamique; un détail modifié n’importe où résonne sur l’ensemble. C’est un réseau continu vivant.
L’élasticité globale se traduit en terme de ressort qui pourra se comprimer ou s’étirer pour restituer la force engrangée.
Les mouvements naissent plus clairement de l’appui au sol, le muscle répond davantage en allongement excentrique et moins en raccourcissement concentrique.
L’EAU sera l’élément marquant de cette sensibilité. L’eau qui coule et s’écoule, remplit les creux, contourne les bosses. La vague inspirera le mouvement qui se propage comme une onde à partir du centre et du sol.
Le corps se fera récipient et les contenus liquides se transvasent d’un appui dans l’autre.
L’espace se fera piscine et l’on intégrera la portance et la résistance du milieu.
La chorégraphie Solo se développe à partir de sensations internes, se charge et se décharge dans le cycle des inspirations/expirations.
Les mouvements prennent du corps, illustrations et applications viennent ajouter du sens.
Le QIGong se fait plus méditatif.
Une compréhension cellulaire du corps aide à absorber ce qui nous est profitable dans l’inspiration, à laisser s’activer les processus physiologiques d’assimilation pendant l’installation du souffle et puis à évacuer les déchets métaboliques et plus globalement tout ce qui nous encombre et nous empoisonne sur l’expiration. TuNa
L’exercice dynamique mettra en évidence la pompe diaphragmatique dans l’activation rythmique du souffle; l’exercice méditatif tracera des chemins dans le corps. (petite orbite céleste )
On soulignera la mobilisation des centres moteurs invisibles pour activer la périphérie des membres, de la colonne vertébrale jusqu’au bout des doigts. C’est la dynamique corps visible/corps invisible.
Le duo/duel s’ouvre à la rencontre de la complémentarité et à la réciprocité. L’autre ne fait plus obstacle mais partenaire de l’apprentissage dans l’approfondissement des principes. La main et l’œil lisent le corps dans sa cohérence, son alignement et sa détente pour déceler la faille, l’insuffisance ou l’excès à corriger. Les exercices de systématisation clarifient les 8 principes de base. Peng Lu An Ji Cai Lie Zhou Kao.
3. Le temps énergétique
Le plein s’estompe au profit du vide. L’attention se déplace sur ce qui passe et se passe dans l’entre-deux. La sensation de la » bulle d’énergie » entre les mains devient le guide pour prospecter les différents champs d’énergie qui nous relient et nous traversent.
L’articulation devient le principe harmonisateur qui règle tous les rapports sur le modèle de l’adaptation. Charnières, rouages, pivots, engrenages se donnent à ressentir comme des chacras, des centres énergétiques capables de sentir, de capter et d’émettre de l’énergie. Tout le corps est disponible, il ne fait plus obstacle; la pensée et le corps se répondent point par point.
L’individu s’ouvre au dialogue, à la poésie de la relation – La qualité des mains se propage sur les différentes parties du corps, dans leur proximité ou leur éloignement, dans leur extériorisation ou leur intériorisation. La main active le dialogue Yin/Yang.
La main et soi, la main et l’autre, la main et les objets, les murs, les arbres, l’azur,… puis la main se fait pensée, intention, idée et elle se projette aussi loin que va l’esprit.
La forme solo, dans sa apparente répétition à l’identique connaît des variations savoureuses. La dynamique énergétique résonne et se savoure dans chaque geste, les applications envisagées font changer la couleur, les exploitations possibles font pressentir d’autres animations.
L’AIR, par sa capacité à occuper le vide, à gonfler ou dégonfler, à ne pas opposer de résistance mais de pouvoir être comprimé et à s’expanser avec force donne sa saveur au corps énergétique.
Le QIgong mène le jeu.
La pratique méditative tracera un paysage intérieur, la pensée ouvrira des chemins et des portes à la sensation et à l’émotion. Différents rouages s’activeront au passage pour conduire un mouvement qui viendra du ventre, du cœur ou de la tête.
Le milieu extérieur pourra prendre des viscosités différentes, passant de l’air à l’eau ou à l’huile pour activer une autre qualité de mouvements.
La forme occupe davantage d’espace avec moins de mouvement. Le geste taichi augmente sa portée et sa capacité à toucher, à émouvoir.
Le duo/duel change de registre. L’entre-deux devient le lieu de la présence. distance, angle, hauteur et bon moment interviennent avant le contact effectif ; le regard prend la qualité de l’atmosphère qui auréole le partenaire et le duel se joue déjà là, les émotions s’inscrivant en clair dans le champ énergétique. La main est capable de rassurer, d’aider à comprendre et à ajuster les incohérences.
4. Le temps philosophique
Les mutations entreprises dans le secret du corps et le retrait du monde apparaissent au grand jour. L’entraînement porte ses fruits et la pratique se fond dans le quotidien.
L’exercice de la forme solo culmine dans l’interprétation et la dimension esthétique rentre dans l’art de vivre : vivre est une pratique artistique.
Le Qigong, art de nourrir la vie se dit dans une diététique élargie à tous ce qui nous alimente et à la manière dont on s’alimente. La table mais encore l’Information, la culture et les nourritures affectives et intellectuelles.
Le duo/duel prend une dimension éthique.
L’art martial triomphe dans la non violence, la force Taichi propage la paix.
La relation à l’autre invite à écouter et à choisir pour ne pas subir.
Savoir élire et savoir éviter, ne pas imposer mais proposer et s’adapter si nécessaire. La proposition est évolutive, le temps est au cœur du mouvement, il agit dans son écoulement, dans son retour mais aussi dans l’occasion qu’il offre à son suspens.
Le SOLEIL éclaire la beauté qui nous fait tenir debout.
Le FEU est lumière. Il éclaire la conscience et l’intelligence, il permet d’y voir clair et de distinguer.
Il est chaleur qui réconforte et active les échanges;
Il est flamme enfin qui brûle les éléments morts et active les transformations.
Ces quatre temps de la pratique se répondent dans une dynamique évolutive qui s’ouvre sur le quotidien, invite à recevoir et à donner, à prendre soin de soi et de l’autre, à être présent au monde, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
Publié par Jean-Luc dans Articles de référence, Réflexions personnelles Réactions:
7
septembre
2020
Voici les propositions pour la rentrée du 15 septembre 2020.
Propositions susceptibles d’être aménagées en fonction de la fréquentation et des réglementations en vigueur à la rentrée scolaire ainsi que, bien sûr suivant les goûts et envies des pratiquants.
Les matins
chez moi – 9, rue Henri Lemaitre
des petits groupes vu les dimensions de la pièce. Si nécessaire, nous ouvrirons le mardi 12.15h et pourquoi pas le jeudi 10h.
mardi 11h Qi Gong sur le thèmes des éléments eau, air, feu, terre et éther
jeudi 11h Qi Gong – santé vertébrale, mobilité, souplesse et robustesse – le animaux
au centre sportif universitaire 10, rue Godefroid
mercredi 10h Qi Gong – couché/debout/couché – se détendre et apprivoiser le sol pour se redresser en douceur et
diminuer l’appréhension de la chute.
mercredi 11h Taichichuan – les fondamentaux base 13 et 13 de base
En soirée
9, rue Henri Lemaitre
jeudi 18h taichi chuan – 13 de base
jeudi 19h taichichuan – 1ère partie de la forme longue
IATA – Namur – rue de la montagne
à partir du mardi 29 septembre
mardi 18.30h taichichuan – 1ère partie de la longue forme
mardi 19.30h taichichuan – la longue forme
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école Réactions: