mai
2008
Glossaire personnel et petits textes sur la pratique
Tai Ji Quan, l’appellation ne gagne pas à être traduite. « Boxe du grand faîte » ou « poing du Taiji » sont peu évocateurs.
TaiJi est un concept unifiant qui évoque le principe directeur, l’un, le tout ou la globalité d’une situation.
Quan a à voir avec l’empoignade, jeu ou combat. En pratique, le TaiJi s’exprime dans la dynamique yin/yang où des forces rivalisent, s’opposent et se complètent en un harmonieux déséquilibre perpétuellement ajusté. Pratiquer le Taijiquan, c’est chercher à harmoniser la complexité par la connaissance des relations et des variations yin/yang. La méthode est celle du combat et de ses imprévus. Concilier l’esprit et la méthode forme l’art martial.
Art martial – référence à la confrontation. Stratégie et tactique s’y retrouvent. L’excellent stratège gagne sans livrer bataille car il peut suivre le mouvement des souffles avant qu’ils ne s’expriment dans l’évènement et toujours choisir la position avantageuse qui met l’adversaire potentiel » hors combat ». Cette culture de l’efficience passe par la préparation physique, psychologique et intellectuelle dans l’expérience et l’entraînement.
La peur, la douleur et l’urgence font « perdre les pédales » alors, le Taijiquan les prend à la racine, en travaillant au corps les traces de ces poisons. La détente et la juste tension au lieu de la crispation; le centrage et la cohérence face à l’éparpillement; la mobilité et la lenteur pour aller vite et en douceur. Les opposants au bonheur sont parfois au-dehors mais toujours d’abord, quelque part en nous; L’exercice passe par le plaisir d’être soi et de rencontrer l’autre avec cette qualité inventive qui invite à l’inattendu loin du prêt-à-porter et à-penser.