14
août
2013
Envie de se reprendre en main, besoin de se défouler, désir de changer, de s’échapper, de se vider ou de se remplir…
Le STRESS dit autant l’angoisse que l’énervement, la lassitude que l’agitation, la frénésie des désirs que la perte du goût et de l’envie.
Il signe et signale un désaccord intime .
Tu es à côté de tes pompes, sans écouter ni tes besoins ni tes souffrances,
Echoué dans un personnage, tu vis en te conformant à des idées toutes faites.
» Apprendre à sentir les tensions parasites, tristes et inutiles,
Ressentir l’effet du sourire qui dissout les crispations et les noeuds
Consentir à lâcher ce qui encombre le corps,la tête et le coeur. »
Une pratique régulière et harmonisée aux Ateliers de LA MAIN FRANCHE peut répondre à ce manque à vivre.
On y joue du corps en postures, étirements et mouvements fluides
On y joue de l’esprit, associant l’attention et l’intention pour affiner l’écoute
On y joue du souffle pour aspirer et souffler, sentir et ressentir
On y joue de la présence pour savourer la force de la douceur.
Il y a du silence et de la musique, des mots et des images.
Choisis tes vêtements et ton heure, la porte est ouverte !
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école, Articles de référence
Mot(s) clé(s): chi, chuan, Qong, stress, tai
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5
juillet
2013
Moments euphoriques
Guerrier Duende – Un Art Martial pour la Paix
Mon approche Guerrier Duende se fonde sur 40 ans de pratiques martiales (Judo et Karate Do) avec comme fil conducteur la notion de Qi Gong, Qi, l’énergie.
Une formation en médecine chinoise de 1977 à 85 mise en pratique en consultations de massage chinois.
De 93 à 99 formation en thérapie manuelle – ostéopathie sous la direction de Daniel Fernandez.
Je continue ses recherches sur le thème de l’énergie et le bien-vivre en participant à des ateliers de formation sur le souffle, la voix, la relaxation, la danse.
Le Tai Chi Chuan et le Qi Gong commencé en 1978 s’imposera progressivement pour devenir le principal champ d’investigation et d’enseignement en 1995.
Associée à des formations neuro-cognitives ma pratique m’a conduit sur des terrains variés :
- développement personnel – approche psycho-somatique
- formation auto-défense féminine
- formation Professionnelle / ressourcement /esprit de groupe
- gestion du stress et de la violence à l’école, formations pour enseignants.
Depuis une bonne dizaine d’années je suis à la recherche de musicalité.
La rencontre de Laurence Chevallier et son approche mariant Tai Chi, Rituel, danse et spectacle m’ont ouvert à des explorations non martiales de mon répertoire.
Le Tai Chi Tango qui met en oeuvre l’approche intériorisée et le tango argentin me donne à préciser la relation dansante dans un « QiGong relationnel » .
Danza Duende arrive à point pour aller plus clairement et plus ouvertement vers un enseignement en vibration avec l’authenticité.
Aujourd’hui l’invitation Duende est la vibration majeure qui m’accompagne au quotidien.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école, Stages et ateliers
Mot(s) clé(s): chi, chuan, Danza, Duende, Festival, gong, Qi, tai
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24
mars
2013
Qu’est ce que le Tai Chi chuan, c’est quoi le Chi Gong ?
Souvent posée, la question se résout par une invitation à la pratique. C’est que les formules consacrées – gymnastique douce, méditation en mouvement, culture de l’énergie – ne vibrent pas dans les corps et que les mots restent indigestes quand ils ne sont pas mis en chantier.
Le Chi Gong n’est soluble que dans l’expérience personnelle !
Cependant, je désire partager quelques repères sous le thème du « Corps Tai Chi ». Je parle du corps car c’est avec lui que l’on entre dans l’expérience de soi et je dis TaiChi pour rendre compte de la globalité de l’aventure. Le cerveau est dans le corps et la conscience vient avec le cerveau ainsi, l’esprit est dans le corps comme le corps est dans l’esprit. Prenons le temps de jalonner le parcours allant de la mécanique à l’énergétique et de l’énergétique à la philosophie.
D’abord La machine corporelle – l’homme debout.
Le corps mécanique s’articule autour du confort et de l’économie dans la stabilité et le mouvement. L’ajustement vertical offre le plus grand confort pour gérer la pesanteur qui ramène tout à la terre
Sous le contrôle du système nerveux , on y voit :
- Une charpente osseuse – où tous les segments s’adaptent les uns aux autres par le biais de rouages et d’engrenages.
- Un moteur musclé – des forces musculaires qui stabilisent et mobilisent globalement et localement.
- Un tissu conjonctif – des tendons, des ligaments, des enveloppes et des fluides qui font de l’ensemble une mécanique intégrée.
- Une dynamique pneumatique – spires et re-spire en continu gonflent et relâchent le mannequin.
La détente se dit par trois : relâchement, étirement et tonification
- Le relâchement des tensions superflues pour libérer les structures bridées.
- L’étirement par éloignement des extrémités pour maintenir souplesse et connectivité.
- La tonification pour reprendre confiance dans les appuis.
Ces trois là jouent autant dans le corps que dans le coeur et l’esprit.
Notre référence sera la posture TaiChi
On se pose sur le sol pour prendre appui et se redresser et d’autre part, on se tient, se maintient et s’anime entre aisance et puissance. La colonne vertébrale est un pilier mobile, un empilement de pièces articulées, interconnectées par des ligaments et des muscles. Les vertèbres ont chacune leurs spécificités fonctionnelles pour porter, supporter et faire tourner la machine. Debout, on s’abandonne à la pesanteur en lâchant les crispations de notre personnage quotidien et on s’oppose directement à la chute en éveillant un tropisme solaire qui nous étire comme la plantule poussant sa pointe vers la lumière. Cette double invite ajuste l’alignement, la détente et l’étirement. On s’abandonne à la terre pour augmenter la stabilité et le poids, on s’étend vers le soleil pour accroître vigilance et légèreté. Le train inférieur, des pieds au bassin condense l’appui et la force liés à la terre, le train supérieur de la main à l’omoplate et à la tête exprime l’acuité et la lucidité solaire et l’axe vertébral joue avec élasticité pour transmettre les informations statiques et dynamiques.
Le mouvement et le geste
Ici encore, la colonne vertébrale est au centre. elle est l’axe, le moyeu, le pivot et le premier moteur. L’intention naît du ventre, du coeur et de la tête alors que les jambes portent les mains là où elles sont efficaces. En pratique, ce sont différents niveaux de l’axe vertébral qui prendront l’initiative pour orienter le mouvement et adresser le geste… Le prochain article reprendra le fil du mouvement à partir du corps organique.
Publié par Jean-Luc dans Articles de référence, Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): chi, chuan, corps, gong, mouvement, Posture, Qi, réflexions, tai
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3
décembre
2012
Depuis la mi-septembre, la séance Tai Chi Chuan du jeudi 11h00 est précédée d’une demi-heure d’assise méditative. Je savais précieux le suspens de l’agitation habituelle mais je n’osais le proposer tant le mot « méditation » pesait lourd de ses connotations spirituelles, religieuses et ascétiques. Les stages de Danza Duende sont émaillés de courtes pratiques d’intériorisation et la simplicité de l’approche m’a convaincu. Aujourd’hui, un temps d’assise tranquille ouvre la séance de Taichi.
Cela s’appelle – Vivre en amitié avec soi-même!
Le thème initial est celui de l’oeuf.
La forme ovoïde permet d’inscrire le corps en posture assise. L’image est plastique, modulable à souhait, elle facilite des représentations qui autorisent diverses mises en oeuvre de soi. La coquille présente un dôme et un fond, tête et pelvis forment les 2 pôles. Elle est solide et poreuse; elle délimite et permet la communication. L’intériorisation dans sa coquille n’est pas un enfermement mais un préalable utile à la clarté du propos : reprendre l’aventure de la construction de soi.
En arrière, le dos et le dossier, nous sommes adossés à la colonne vertébrale, notre charpente osseuse, pilier de notre redressement.
En avant, la face, la poitrine et le ventre dessinent la panse, des contenants faisant écho à diverses modalités symboliques de notre présence:
En bas, le bassin, l’assise et le réservoir des possibles – les tripes et la force intime, le sexe et le vouloir-vivre.
Au milieu, la poitrine et le coffret thoracique, contenant de élans du coeur , de ses désirs et de ses freins
En haut, la tête et la boîte crânienne – lieu des représentations, de la conscience et de l’intelligence qui permet de changer les points de vue.
Tout est dans l’oeuf.
Le souffle est le fil conducteur, il porte la sensation qui chemine à travers le corps. Peu à faire et beaucoup à défaire, le sourire est là pour dénouer et lâcher ces tensions inutiles qui contiennent et empêchent l’expression d’une présence plus joyeuse.
Et tout commence avec TOI…
Au plaisir de vous rencontrer.
Publié par Jean-Luc dans Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): assise, chi, chuan, Posture, réflexions, tai
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3
octobre
2012
Bonjour,
plus de trente ans déjà et l’aventure taichichuan continue à Namur. Même motivation : une voie de bien-être ou de mieux-être partagé. Même constat : Le corps est au départ de notre présence, de notre conscience et de notre action. Prenons-en soin, aimons-le.
Autour d’une affirmation : Le plaisir est le moteur des apprentissages heureux – Evitons ce qui le gâche, cherchons à ouvrir la pensée et le coeur, lâchons les croyances toutes faites et cultivons la curiosité et le sens de l’autre.
Depuis 1983, ma pratique TaichiChuan s’accorde avec le style Yang Michuan . Elle s’est continuellement ajustée à la fréquentation d’autres styles – Rencontres Jasnières, TaiChiT’cho, Lalita, Hannover…
J’ai creusé la compréhension énergétique avec une formation en médecine chinoise, j’ai approfondi le rapport physiologique dans la thérapie manuelle/ostéopathie, j’ai approché ses résonances chamaniques – souffle et son, voix et rythme, j’ai écouté les résonances symboliques de la tradition – orient/occident, j ai bien sûr creusé l’essence martiale conjuguant l’efficacité défensive et la bonne santé.
Depuis une dizaine d’années, la danse est venue compléter le sens de la relation et du plateau – espace/temps avec Laurence – TaichiTango avec Jo. Aujourd’hui, Danza Duende avec Yumma, met l’art au rang d’une sagesse au quotidien. Une invitation à plus de conscience pour « danser sa vie et vivre sa danse ». Réveiller la bonté et la beauté profonde de chacun, sentir l’interdépendance des humains dans une société plus harmonieuse.
Un égoïsme altruiste qui se réjouit du bonheur des autres, ne souffre pas du malheur et s’attache à aider.
Voilà qui ne change pas le contenu mais clarifie le propos : mieux-être, plaisir et contagion sur base de culture de l’énergie et du sens de l’autre.
Les occasions:
- ChiGong : intériorisation / espace-temps / 6 animaux / 4 éléments / les spirales / les tours pivots / bâton court
- TaiChiChuan : forme courte 13 de base / forme longue 3 duans / formes à l’éventail et au bâton long
- Tui Shou : la relation duo / duel – guerrier Duende – un art martial pour la paix
- TaiChiTANGO : Le voyage dansant du tango argentin dans une exploration évolutive de ses composantes : posture, pas, abrazo, musiques et rythme.
Au plaisir de vous revoir.
Publié par Jean-Luc dans Actualité de l'école, Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): chi, chuan, personnelles, Qong, réflexions, shou, tai, tango, tui
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9
février
2011
Rapide, économique et simple, la chute ouvre un champ d’exploration Tai Chi.
Les terriens
Nous vivons sur terre « comme des poissons dans l’eau » sans penser à l’air que nous respirons, à la pression atmosphérique qui nous pèse sur la tête et à l’attraction terrestre qui nous attire vers le centre de la terre.
Nous tombons sans cesse et le sol arrête notre chute en nous donnant la sensation de poids.
Nous sommes des êtres de chute au sens premier du terme. La chute libre nous est naturelle et tenir debout est un acte de résistance obstinée. La fatigue et le vieillissement nous ramènent à la terre, nous tombons jusqu’à la tombe. Humblement, l’humus nous attend pour nourrir de nouveaux élans.
La détente
Comme nous sommes forcément très attachés à la terre, le plus simple, le plus confortable et le plus sage est de l’accepter pleinement et de se détendre. Vivons heureux en regardant la vie, quand la mort sera, nous ne serons plus.
Le fait de se sentir bien, d’être bien dans son corps implique la gravité qui participe directement à la conscience de soi. Nous sommes graves, pesants et lourds mais cela n’empêche pas d’être joyeux.
La détente, l’abandon des tensions superflues sera le conseil récurrent de la pratique Tai Chi. Pas de ramollissement amorphe mais au contraire, le maintien d’un projet, d’une forme tendue vers un devenir, une invitation au voyage allégé des bagages inutiles.
L’exercice de la détente est sans fin, toujours remis en chantier par la persistance de tensions résiduelles acquises et par l’apparition de tensions renouvellées par les projets et les craintes.
La chute libre est un thème utile pour une détente plus profonde impliquant le système musculaire et son contrôle cortical et partant, une disposition mentale accueillante à l’égard de la vie.
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Publié par Jean-Luc dans Articles de référence
Mot(s) clé(s): chi, chuan, chute, détente, efficacité, Posture, shou, tai, tui
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26
novembre
2010
La philosophie Tai Chi : une pratique existentielle.
La pratique du Tai Chi Chuan, sa gestuelle et ses variations de style à orientation martiale ou récréative nous font facilement oublier que derrière ce que l’on en voit vibre une vision du monde et de l’homme.
Dao
Pour évoquer la vie, son foisonnement et sa marche en continu, on parle du Dao. Un processus créatif qui va de soi et embarque toutes les existences particulières. On dit usuellement la Voie, en français. On ne peut se l’approprier, on en voit les traces; on en fait partie et on ne peut qu’y adhérer. Des acceptions particulières font entendre qu’il s’agit d’un chemin de développement personnel au sens d’une réalisation intérieure. On parle ainsi de la Voie des arts martiaux (BuDo) au sein de laquelle des adeptes pourront trouver leur Voie et, éventuellement se frayer un chemin dans la vie. Quand on s’interroge sur la vie, ses origines ou son commencement, on bute sur la question de l’avant. Qu’est ce qui avait avant?
Wu Chi (sans trace,sans origine).
C’est le mystère initial. On essaye de comprendre, de saisir quelque chose en remontant au début mais, on a beau scruter l’horizon de notre entendement on ne distingue rien. Silence, vide, obscurité !
Tai Chi (l’Un, le Tout et le principe).
Mais il faut bien commencer alors, on parle d’un point ou d’un moment inaugural. La vision s’organise, l’entendement trouve un repère, un point d’appui. On peut commencer à comprendre. Tai Chi, le principe universel se donne comme point de départ et comme règle qui gouverne l’ensemble de la manifestation. En un sens plus particulier, l’individu est un Tai Chi, son corps organisé est un Tai Chi. Ce principe qui couvre tout l’édifice s’appréhende par l’harmonieux déséquilibre yin/yang.
Yin / Yang
C’est la coïncidence, la concurrence et l’intégration dynamique de deux polarités opposées et complémentaires. Au coeur de la globalité Tai Chi, les souffles Yang, plus subtils s’élèvent et vont former le Ciel alors que les souffles Yin, plus lourds se condensent pour former la Terre. Ainsi, au Ciel qui nous couvre, la puissance solaire, l’esprit et l’initiative créatrice, A la Terre qui nous porte, la gestation, la nutrition et la mise en forme des projets et des corps. Entre les deux pôles yin / yang s’inscrit toujours un écart, un vide essentiel qui permet leur relation continue. Sans distinction il n’y a que confusion et sans vide médian pas de relation.
Le vide et l’énergie, le Chi
Le Vide est le lieu de la vie, sans vide, pas de libre circulation. Le vide est la condition pour que les échanges et transformations Yin/Yang puissent opérer. De la matière palpable à la matière subtile, tout est Chi et c’est la dynamique yin/yang qui active le Chi. Nos sens n’appréhendent que les apparences mais le fil conducteur yin/yang nous aide à saisir le fonctionnement caché. Ce regard sur la vie et son fonctionnement peut paraître naïf mais il a le grand avantage d’être pratique et praticable. L’exercice du Tai Chi Chuan y prend ses références et la méthode d’entraînement implique la mise en oeuvre consciente du Tai Chi, c’est à dire du Yin/Yang c’est à dire du vide et du Qi.
Entrer dans la Voie du Tai Chi c’est remettre en jeu et en chantier la construction de soi et de ses rapports aux autres et au monde et c’est là le projet Jisei Do tel que formulé par Kenji Tokitsu et pratiqué dans nos cours.
Publié par Jean-Luc dans Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): chi, chuan, Dao, philosophie, Qi, tai, Wu, Yang, Yin
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18
octobre
2010
Le paysage TaiJiQuan se construit sur la référence au Qi et à la dynamique yin/yang. Tout comme il est insatisfaisant de chercher à traduire en français le nom TaiJiQuan , il est tout aussi illusoire de trouver une traduction satisfaisante au terme Qi Gong. Mais, en fin de compte, peu importe, il est plus utile de préciser ce que l’on entend et propose sous cette appellation d’origine chinoise. Partant de la traduction usuelle de Culture de l’énergie , je propose de situer la pratique dans une perspective éducative. Reprenons pas à pas.
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Publié par Jean-Luc dans Articles de référence, Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): chi, chuan, Energie, gong, perspectives, Qi, réflexion, tai
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2
juillet
2010
Le Tai Chi Chuan est classé dans la famille des arts internes. Cela semble aller de soi, chacun se faisant du Tai Chi Chuan une idée toute en rondeur, en douceur et en lenteur. Mais, à mon sens, cette appellation implique des principes et des modes fondamentaux de la pratique.
Intérieur, intériorité, intimité.
En voilà trois qui résonnent à mon oreille.
L’INTIMITE
l’aventure me concerne, elle commence avec moi. Il ne s’agit pas de la conquête d’une technique mais bien de la découverte progressive de ce qui me fait être. Une Vibration tellement intime que bien souvent, faute de recul, elle passe inaperçue. On se trouve donc d’emblée dans la construction de soi avec le désir de reprendre en main les forces de développement. On ne cherche pas de solution toute faite dans des identifications avec les modèles triomphants de la réussite richesse, du pouvoir, de la victoire ou de la domination. Non, on reprend l’aventure à l’intime, dans la profondeur du corps pour y instiller la détente.
L’INTERIEUR
Une conscience attentive aux crispations installées , aux contractions inutiles, aux restrictions de mouvement ou aux rétrécissements des flux. Attendrir la chair en y installant douceur et tendresse, comme un sourire, un abandon confiant à la pesanteur et à la terre qui nous reçoit. La force qu’on dit volontiers profonde en se référant à la robustesse, vient de l’os. La charpente osseuse est inséparable cependant de l’articulation et du muscle.
L’OS sera porteur du redressement, garant d’un alignement qui conduit droit à la terre et neutralise ainsi les forces qui nous déséquilibrent.
L’ARTICULATION garantit l’harmonie du mouvement de toutes les pièces qui composent l’ensemble du corps individuel. C’est un rouage précieux qui redistribue les forces de la verticalité. A la fois point d’appui et point pivot, ce relais capte et redirige les forces alentour.
Le MUSCLE permet l’expression élastique de la force. Il sera sollicité moins dans sa contraction que dans son étirement par éloignement de ses insertions. Jouer du grandissement contre la pesanteur, de l’ouverture contre l’enroulement et du dégagement contre l’étouffement nous incite à vivre la présence à soi en volume .
Le VOLUME voilà que se dégagent un intérieur, un creux et une enveloppe externe : un oeuf. Ce creuset entre crâne et pelvis sera le lieu symbolique de nos transformations . La dynamique yin/yang y joue à plein rendement. haut/ bas, avant/arrière, gauche/droite, superficie/profondeur, fermeté/douceur, droite/courbe,…
L’INTERIORITE
Trouver son centre. Lieu d’équilibre entre les tensions contrastées, la posture centrée permet de libérer la force dans toutes les directions. point départ et point de retour pour de multiples voyages intérieurs, la posture centrée permet l’expansion comme la concentration. Moyeu d’une roue qui tourne dans les trois dimensions, la posture centrée est partout dans l’axe de notre désir. L’orientation permet de marcher vers l’essentiel. L’intériorité est une boussole qui évite de se perdre dans la mesquinerie du quotidien. Pauvreté de la richesse, du pouvoir et de la propriété quand ils nous possèdent. La jouissance du simple fait d’être là permet d’aborder tous les terrains sur tous les plans et, comme une oeuvre qui se construit, de cultiver les forces de notre devenir.
Tai Chi Chuan: la confrontation implique la rencontre, là où intériorité et intimité ne sont pas égoïstes, n’excluant pas l’autre dans un nombrilisme suffisant. Elles sont au contraire la force de l’individualisme qui toujours va vers l’autre dans son individualité. Une force qui permet d’ouvrir ou fermer, de choisir ou d’éviter, de dire oui ou non pour trouver en l’autre la fréquence d’intimité utile à la relation juste.
L’ART INTERNE qualifie donc ce processus qui partant du corps et de l’exercice selon des critères précis inscrit progressivement ses résonances dans l’esprit, le coeur et le comportement de l’artiste engagé dans la Voie.
Publié par Jean-Luc dans Articles de référence
Mot(s) clé(s): chi, chuan, externe, interne, personnelles, réflexions, tai
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7
juin
2010
Le Tai Chi Chuan aujourd’hui est-il un art martial ?
Il est bien malaisé de répondre catégoriquement à la question. Certains choisissent clairement d’abandonner l’idée martiale et pratiquent une gymnastique de santé ou une danse où se cultive l’énergie selon la perspective d’une tradition chinoise dite taoïste. La difficulté vient de ceux qui optent pour l’art martial mais ne peuvent en définir les contours et les implications.
Essayons d’éclairer le propos…
Si Mars est bien lié à l’art de la guerre
on ne peut que sourire de la lenteur, de la douceur et de l’imagination de ceux qui jamais ne se vérifient dans l’affrontement. Aller au combat invite à se forger un corps et un mental capable de tenir le choc. Il faut se renforcer. Savoir clairement ce que l’on veut et être prêt à s’exercer assidument. Qui dit force dit muscles et ossature, sang et souffle, coordination neuro-motrice et entraînement. Mais, là où le sport invite à se construire dans la performance – plus lourd, plus vite, plus loin – le Tai Chi Chuan valorise l’exercice interne.
Exercice interne, Qi Gong, qu’est-ce-à-dire ?
Le concept d’énergie ( Qi) ne sépare pas le souffle du sang et de la globalité du corps mais la culture de l’énergie (Qi Gong) y ajoute la pensée c’est à dire, la représentation imagée de ce que l’on veut faire et l’écoute c’est à dire, l’éveil d’une sensibilité consciente pour sentir et ressentir. Ici, la résistance est imaginée en même temps que le mouvement et, plus elle est importante, plus l’effort est conséquent!
La formule est intelligente. Pas de matériel, pas de tenue, pas de lieu spécialisé. Une détermination tranquille et une concentration souriante pour « allumer » les circuits sensori-moteurs qui portent le geste intégré. Une ligne à haute tension qui court de l’appui au sol à la main qui agit, de la profondeur de l’os jusqu’à la peau en passant par tous les rouages mécaniques et énergétiques où la force prend appui.
Toujours, on soigne la détente en relâchant l’excès de tension, toujours on cherche l’allongement en éloignant les insertions et toujours on intègre l’action locale à la globalité de la posture. Peu d’effort musclé et beaucoup d’effet. On sollicite non seulement la suite musculaire qui fait l’action mais aussi celle qui s’oppose à l’action et on joue de l’alternance et de la coïncidence ( la dynamique Yin/Yang) des actions contrastées ( tirer/pousser, étirer/concentrer, lever/abaisser,…). Peu de déchets métaboliques et pas de fatigue profonde avec, au contraire, une transpiration salutaire et une sensation tonifiante.
Si la lenteur est nécessaire pour construire la robustesse et faire le geste plein, l’expression peut être explosive, libérant dès le départ une grande énergie sur une courte distance.
La pratique martiale de Tai Chi Chuan , au sens plein du terme, associant lenteur et vitesse est peu répandue. Elle se construit sur les différents 3 registres usuels de l’entraînement :
- Les QiGong statiques et dynamiques; une ou des formes condensant le répertoire gestuel
- L’exercice en duo/duel, de « la poussée des mains » tui shou au san shou, forme libre de combat associant les percussions, balayages, prises et projections. Dans cette orientation, il ne suffit donc pas de pratiquer la poussée des mains en douceur ou en force, de faire des applications d’auto-défense pour justifier les séquences formelles ou de développer des forces inusitées par le Qi Gong pour se qualifier de martial.
- Seule l’expérience du combat libre inculque cette science du combat. Le respect de soi et le respect de l’autre font partie de l’enjeu. Il s’agit de ne pas se blesser. Aller plus loin dans le réalisme de l’affrontement relève moins de l’art que de la guerre ou l’autre n’est qu’un obstacle à éliminer.
Si Mars est une référence symbolique
invitant à conserver l’acuité de l’art martial dans la formation de soi, il n’y a pas lieu de sourire devant la douceur d’une philosophie qui dépasse l’affrontement par la non résistance et invite chacun à ne pas se faire l’adversaire.
En effet, il en faut au moins deux qui s’opposent pour nourrir la brutalité du combat; le Taichichuan invite à ne pas être celui qui servira d’appui à la force adverse.
La grande force se cache dans la douceur et l’aisance. Il faut être solide pour s’ouvrir à la vulnérabilité, pour accepter et accueillir l’agression sans en souffrir laissant l’attaque s’annuler dans le vide de la non résistance.
Ainsi, la vulnérabilité se cultive dans l’éducation martiale car il ne s’agit pas de se soumettre par débilité, paresse ou lâcheté mais de choisir la liberté. Ni agressif ni craintif, à l’image de l’eau qui emplit les creux, contourne les obstacles, dissout ou ravine, se vaporise avec la chaleur et durcit avec le froid le pratiquant cultive la transformation et l’adaptation.
Joindre la force et la fluidité, la légèreté et la pression, la malléabilité et le surgissement, le calme et la créativité, tel est l’esprit Taichi où le plaisir est la lanterne qui éclaire le chemin.
Jean-Luc
Publié par Jean-Luc dans Articles de référence, Réflexions personnelles
Mot(s) clé(s): art, chi, chuan, combat, Energie, gong, martial, Qi, tai
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